D’où viennent les Rubens et les Flamands de l’Ermitage ? Ils correspondent parfaitement au goût de la Sémiramis du Nord, la Grande Catherine (1729-1796) qui collectionnait avec passion, amie des écrivains, des philosophes et des artistes (Diderot, d’Alembert, Grimm, Voltaire...) : une Peggy Guggenheim de son temps qui, placée sur le trône de toutes les Russie, se révéla aussi autocrate qu’un Solomon Guggenheim. Catherine II avait en effet constitué un vrai réseau d’acheteurs et de rabatteurs internationaux, chargés de rassembler une collection, installée dès 1764 au Palais d’Hiver. La même année, le marchand Gotzkowsky de Berlin, lui vend une collection déjà cohérente, où l’on trouve Hals et Goltzius. En 1769, les collections russes s’enrichissent de l’achat du cabinet du comte de Brühl, négocié à Dresde, où figurent des Rubens et des Ruysdaël, ainsi qu’un important fonds de dessins. En 1772, c’est la prestigieuse collection Crozat, l’une des plus célèbres de Paris, comprenant huit grands Rubens, qui prend le chemin de la Russie. En 1779, à Londres, l’ambassadeur de Russie obtient, au nom de la souveraine, la collection Walpole. Collectionner les Flamands, c’est à l’époque rendre hommage à la grande peinture, à Rubens (1577-1640), le peintre de Marie de Médicis – autant que rassembler des Raphaël ou des peintres de l’Ecole de Bologne. La collection de Catherine II se voulait ainsi « encyclopédique », la plus belle collection des Lumières.
L’exposition « Rubens et son époque » est ouverte du 2 octobre 2002 au 16 février 2003. Guggenheim Museum Bilbao, Abandoibarra Etorbidea, 2, tél. 94 435 90 80.
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Les Rubens de Catherine II
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°543 du 1 janvier 2003, avec le titre suivant : Les Rubens de Catherine II