VENTES PUBLIQUES

Les maisons de ventes resserrent leur offre

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2024 - 542 mots

Les ventes publiques programmées en marge d’Art Basel Paris sont moins riches que l’an dernier.
Paris. En octobre 2023, Christie’s et Sotheby’s avaient réalisé de belles ventes en totalisant 180 millions d’euros, en augmentation de presque 50 % par rapport à 2022 (115 M€). Mais cette année, point de Magritte estimé 10 à 15 millions d’euros comme l’année passée chez Sotheby’s – dommage c’est le centenaire du surréalisme – ni de collection en or comme celle du couple Titze. En octobre 2024, les collections les plus chèrement estimées ne dépassent pas 10 à 15 millions d’euros. À Drouot, c’est le calme plat, contrairement à l’année dernière où quelques ventes d’art du XXe et XXIe siècles ou bien encore de design avaient été programmées. Il est vrai que si depuis 2015, les ventes aux enchères se tenant en marge de la FIAC puis d’Art Basel se multipliaient – les opérateurs réservaient ce créneau pour disperser des collections importantes dans le domaine – la tendance s’est inversée depuis. « Il y avait beaucoup trop d’offres et le marché était inondé. Plus de place pour les ventes de moyenne gamme ». confie un acteur du marché. On peut ajouter que le marché n’est plus aussi porteur.

En revanche, les trois premières maisons de ventes françaises restent dans la course.

Christie’s organise en tout quatre vacations, avec en point d’orgue, le 17 octobre, la dispersion de la collection Danute et Alain Mallart, centrée sur l’art contemporain et le design. Elle comprend une centaine d’œuvres signées d’Anish Kapoor, Yayoi Kusama, François Morellet, Tom Wesselmann ou encore Marlene Dumas, pour une estimation comprise entre 8 et 12 millions d’euros. Le lendemain, la maison organise sa vente principale « Avant-Garde(s) Including Thinking Italian », qui l’an passé avait bien marché grâce à une toile de Miró adjugée plus de 20 millions d’euros. Cette année, le lot phare est une huile sur toile de Zao Wou-Ki (voir ill.), peinte en 1965, estimée 4 à 6 millions d’euros. L’auctioneer a prévu deux autres vacations, l’une d’art impressionniste moderne et contemporain – une vente du jour le 19 octobre – et « Marc Chagall : Entre Ciel et Terre », œuvres provenant de la succession de l’artiste, une vente en ligne du 9 au 22 octobre (est. 700 000-1 M€).

Sotheby’s, elle, orchestre trois ventes. Le 17 octobre, elle disperse la collection personnelle de l’éditeur d’art Jörg Schellmann, consacrée entièrement aux œuvres de Joseph Beuys. Le lendemain, la maison de ventes a programmé deux vacations : « Modernités » et « Surrealism & Its Legacy », qui se déroulent toutes deux dans son nouveau siège parisien, au 83, rue du Faubourg Saint-Honoré. Ces ventes comprennent plusieurs collections dont « Memoria », composées de 13 œuvres (6 Miró, un mobile de Calder…) pour une estimation de 5 millions d’euros et « Jubilation » (est.11-15 M€), qui comprend notamment six œuvres de Dubuffet, dont un portrait de Francis Ponge-Jubilation (voir ill.), de 1947 (est. 5-7 M€). Dans la vente consacrée au surréalisme, se trouvent L’Incendie, 1947, de Magritte (est. 3-5 M€) et Duel de masques, 1892-96, de James Ensor (est.1,4-1,8 M€).

Artcurial aussi profite de l’afflux espéré des collectionneurs à Paris en organisant deux ventes : « Selected 20/21 », dont deux œuvres importantes, Don Quichotte, une sculpture monumentale de Germaine Richier (1,8-2,5 M€) et Le Port de Collioure, 1905, de Derain (1,4-2,5 M€).
CHRISTIE’S,
le 17 octobre, Collection Mallart, le 18 octobre Avant-Garde(s) Including Thinking Italian, 9, avenue Matignon, 75008 Paris.
Sotheby’s,
le 17 octobre, Collection Joseph Beuy (la 1re vente), 76 et 83, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris ; le 18 octobre (les 2e et 3e ventes).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°640 du 4 octobre 2024, avec le titre suivant : Les maisons de ventes resserrent leur offre

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque