LONDRES (U.K) [30.04.08] – Le 25 avril, les directeurs des musées nationaux anglais se sont réunis pour mettre au point une campagne visant à encourager les donations, et à inciter le gouvernement à aider fiscalement les donateurs.
La fédération des directeurs des musées nationaux anglais, qui comptent plus de 100 membres, constate que les dons faits à la nation britannique étaient largement inférieurs à ceux enregistrés en France, en Irlande ou encore à Singapour. Ils ont donc lancé une campagne et rédigé un manifeste, « Private giving for the public good » (don privé pour le bien public), dans lequel plusieurs possibilités pour inciter les gens à donner davantage sont énumérées.
Un « jour national du don » a été proposé, afin de faire connaître l’identité des plus gros donateurs aux grandes institutions. Le manifeste remarque : « les gens aiment être reconnus lorsqu’ils font une bonne action ; mais trop souvent la générosité des donateurs reste méconnue. Cela devrait être plus visible. »
Les directeurs souhaitent également que des primes d’encouragement soient données en cas de donation d’œuvres du vivant des bienfaiteurs : le plus souvent, les collectionneurs donnent leurs oeuvres par voie testamentaire. Les collections d’art contemporain ne sont donc pas actualisées suffisamment souvent pour réaliser des expositions novatrices et compétitives d’un point de vue international. Dans leur manifeste, les directeurs pointent également du doigt le système fiscal britannique des donations : il apparaît qu’il est plus avantageux pour un bienfaiteur de donner de l’argent plutôt qu’une œuvre d’art à un musée. Un collectionneur qui vend une œuvre et donne le fruit de sa vente à un musée bénéficie de 40% de dégrèvement d’impôt, alors qu’il ne retire aucun bénéfice s’il donne l’œuvre directement.
Les directeurs de musées reprochent aussi aux fortunes britanniques de ne plus donner autant : depuis 1992, les dons ont baissé de 25 %. Ils espèrent, grâce à leur campagne, inciter les plus riches à doubler leurs dons dédiés à l’art. Aujourd’hui, la tranche la plus pauvre de la population (10%) donne en moyenne 3% de ses revenus aux institutions artistiques, tandis que les plus riches (10%) donnent à peine 1%. Les classes moyennes ne sont pas oubliées, et sont aussi invitées à faire des dons. Les directeurs rappellent à cet effet dans leur manifeste que ce sont en partie les dons de la population anglaise qui ont permis à la National Gallery de conserver « The blue rigi » de William Turner. L’œuvre coûtant 4,9 millions de livres, le musée avait sollicité le public, proposant à chacun de donner 5 livres. En 5 semaines, la population avait alors réunit 582 218 livres. (source : The Independant et Timesonline)
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les institutions anglaises appellent au don d’œuvres et d’argent
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €