Pour célébrer les vingt ans du Fresnoy, dont il est directeur, Alain Fleischer rassemblait récemment au Palais de Tokyo artistes et chercheurs autour du « Rêve des formes ».
Difficile de ne pas en voir le prolongement dans l’exposition « Passages clandestins », que lui consacre le Centre des arts (CDA) d’Enghien. Le cinéaste, photographe, plasticien et auteur, y raconte la naissance, la vie et la mort des images au gré d’un parcours fait d’installations, de projections et de sculptures. Sans verser formellement dans le credo technologique des arts numériques, il en partage ainsi le projet : cerner la relation de l’homme aux machines et traquer ce qui se noue dans les interfaces. Si l’accrochage aborde tour à tour le cinéma, la photographie et les arts plastiques, c’est en écrivain qu’Alain Fleischer approche son sujet. Une nouvelle, reproduite dans le catalogue, sert de trame à l’ensemble : dans un récit labyrinthique à la première personne, le narrateur y découvre une succession de « passages clandestins » ouvrant sur les diverses déclinaisons d’une phrase : « Je ne suis qu’une image. » Répété dans une boucle sonore à l’orée de l’exposition, ce leitmotiv sert de fil narratif à tout l’accrochage : il se déplie, s’illustre, se transforme ou s’altère dans une série de transferts et d’encodages qui semblent redoubler la désillusion annoncée du « ne… que ». Fugaces, incertaines, fantomatiques, susceptibles de se perdre en chemin, les images d’Alain Fleischer se donnent ainsi pour une plongée testamentaire dans les souvenirs de l’artiste. Là réside leur beauté.
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Les images fantômes de Fleischer
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Les images fantômes de Fleischer