N’ayant vécu que dans les jardins et pour les jardins, Henri et Achille Duchêne, père et fils, ont fortement marqué l’histoire de l’architecture paysagère, tant en France qu’à l’étranger de 1880 à la mort d’Achille Duchêne en 1947.
Dans l’histoire de l’art des jardins, c’est avec la génération des Duchêne que le courant Angleterre-France s’inverse. Ils furent les pionniers de la renaissance du style classique du jardin à la française dans une époque éclectique de l’art des jardins. Leur œuvre, tout en imposant cette réinvention, évolua vers une vision futuriste, sociale et d’avant-garde comme le montrent « Les Jardins de l’Avenir ». Leur génie créatif leur permettra d’exceller dans un genre nouveau, appelé jardin mixte, où les Duchêne sauront réconcilier l’inconciliable : le jardin régulier et le parc paysager à l’anglaise.
Qui se souvient aujourd’hui en visitant tous ces jardins que la Révolution française les a aussi visités ? Avec talent, malgré trois guerres, les Duchêne ont réinventé leurs visages. Ces jardins vivent grâce à eux depuis plus d’un siècle et, phénomène paradoxal, qui s’imagine aujourd’hui en admirant l’œuvre de Le Nôtre, qu’on honore souvent celle des Duchêne ? Passionnés par leur art, l’activité débordante qu’ils ont exercée durant leur longue carrière, avec plus de 6000 jardins dans le monde dont 480 grands domaines, a laissé aux esprits curieux de leur œuvre une masse de documents volontiers surnommée aujourd’hui par les historiens le trésor Duchêne.
C’est à Bagatelle que l’on découvre, pour la première fois, l’incroyable profusion des dessins et projets d’architecture d’Henri et Achille Duchêne, les photographies personnelles de leurs réalisations, leur savoir-faire comme concepteurs de treillages, l’ambiance du cabinet de travail, enfin les projets de jardins, hauts en couleur, dessinés et rêvés par Achille Duchêne comme mille et un contes illustrés de l’art des jardins. Aujourd’hui, 85 % de leurs réalisations sont toujours vivantes, qu’il s’agisse de créations, de grandes restaurations ou de réinventions. On peut citer parmi les plus connues en France : Les abbayes de Fontenay et Royaumont. Les châteaux de Balleroy, Breteuil, Champs, Condé-sur-Iton, Courances, Hautefort, Joyeux, Montgobert, Vaux-le-Vicomte... Les hôtels particuliers de Camondo et de Matignon. A l’étranger : Blenheim Palace en Angleterre, Nordkirchen en Allemagne et d’autres très grandes réalisations en Argentine, en Russie et à travers toute l’Europe. Ainsi, les réalisations des Duchêne, leurs projets et aujourd’hui leurs archives constituent pour l’histoire de l’art des jardins comme pour l’avenir du paysage un ensemble d’une valeur considérable.
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Les Duchêne, de Père en fils
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Les Duchêne, de Père en fils