Flamboyante chevauchée initiée par Wassily Kandinsky (1866-1944) et Franz Marc (1880-1916), l’aventure Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) n’aura duré que quatre ans, de 1911 à 1914.
Sous l’autorité « dictatoriale » – dixit Kandinsky – des deux initiateurs, cette dynamique, qui ne fut ni une école ni un mouvement d’artistes partageant les mêmes convictions, s’est matérialisée par la production de deux importantes expositions en 1911 et 1912 et par la réalisation d’un Almanach en 1912. Cette exposition s’ouvre par un captivant petit saut en arrière. Wassily Kandinsky et sa compagne Gabriele Münter arrivent à Munich en 1908. Ils font la connaissance d’un autre couple d’artistes, Marianne von Werefkin et Alexej von Jawlensky. La découverte de Murnau, un bourg de Haute-Bavière situé sur un promontoire au pied des Alpes, enflamme les quatre peintres. Ils reviendront dans la région tous les étés jusqu’en 1914. Les toiles des quatre artistes, recouvertes de larges aplats intensément contrastés, interprètent vigoureusement les paysages alpins. Il est ici passionnant de voir comment Kandinsky s’affranchit peu à peu de la représentation figurative du monde visible. Quand il peint en 1908 une rue de Murnau (Murnau-Kohlgruber-strasse), chaque plan de chaque maison est encore soigneusement délimité. Un an plus tard, la nature et les montagnes ne sont plus précisément circonscrites dans l’espace, elles apparaissent comme des embrasements d’aplats de peinture et de rythmes vivement colorés (Dünaberg). La suite de l’exposition permet de découvrir des tableaux de Franz Marc et d’August Macke. Kandinsky et Marc se rencontrent le 1er janvier 1911. Très vite, une complicité intellectuelle et sensible s’instaure entre les deux hommes. Elle leur permet de concevoir ensemble L’Almanach, qui se veut une synergie entre toutes les formes d’expression savantes ou non savantes. Une salle centrale présente quelques œuvres qui figuraient dans l’ouvrage : une toile du Douanier Rousseau, des images votives bavaroises, un masque du Gabon, une gravure japonaise, un autoportrait d’Arnold Schönberg…
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Les couleurs de la cavalerie bleue
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Les couleurs de la cavalerie bleue