La Villa Datris est une sorte d’Éden où la nature s’exprime à travers les éléments : la terre avec son jardin méditerranéen, l’eau avec la Sorgue, le vent avec le mistral, le feu avec le soleil brûlant de Provence.
Cette année, la nature a passé la porte de la Villa, qui en fait le thème de son exposition. À notre époque où la question de l’environnement est devenue cruciale, il était intéressant de voir la nature telle qu’elle est perçue par les artistes. Ce n’est pas une idée inconnue des formes d’expression antérieures, puisque le théâtre, l’architecture et les impressionnistes avaient déjà abordé le sujet, mais on assiste à un retour à la nature, de la relation de l’homme à cette dernière, souvent pour remettre en cause notre grille de lecture, ou dans un va-et-vient ironique (ou désabusé) de l’artificiel au naturel, comme dans le cas de Giuseppe Penone ou d’Adrien Missika. Avec les catastrophes écologiques, certains artistes comme Tetsumi Kudo traduisent l’inquiétude environnementale et vont jusqu’à la porter hors d’atteinte pour mieux la protéger, comme Cécile Beau ; d’autres montrent a contrario une nature vitale, puissante qui renaît, mute et adopte des formes jusque-là inconnues comme chez Bérénice Szajner, Anne Ferrer et Miguel Chevalier. Ces artistes de la nouvelle génération renouvellent leur conception de la beauté de la nature telles ces « fantastiques » forêts mentales d’Eva Jospin, ils reconstituent de nouvelles natures comme Julian Charrière et David Tscharner, de nouveaux paysages comme cette superbe sculpture en verre suspendue de Susanna Lehtinen ou les œuvres de Silvia Cabezas-Pizarro, Anne Pharel et enfin Hicham Berrada, qui nous immerge dans des univers chimiques et poétiques. La diversité des approches et actions de ces artistes font bouger les lignes de notre regard sur le rapport au lieu, au temps, à la nature et à nous-mêmes.
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L’écologie de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : L’écologie de l’art