Au tournant des XIXe et XXe siècles, un courant d’avant-garde promeut l’abolition de la tradition académique et de la hiérarchie entre les arts.
Au tournant des XIXe et XXe siècles, un courant d’avant-garde promeut l’abolition de la tradition académique et de la hiérarchie entre les arts. C’est l’Art nouveau ou Modern Style, mouvement international qui ambitionne d’instaurer l’art partout, dans l’esprit des écrits de John Ruskin et du mouvement Arts and Crafts de William Morris. Ces derniers refusent le modèle académique du « beau idéal » et prônent un retour à l’observation de la nature.
Un succès dû à un fort ancrage local
En Lorraine, ce courant prend le nom d’école de Nancy ou « Alliance provinciale des industries d’art », créée en 1901 et présidée par le verrier et ébéniste Émile Gallé. Victor Prouvé en est l’un des membres fondateurs et devient président de l’association à la mort de Gallé, en 1904, jusqu’à sa dissolution en 1914. Le critique d’art Roger Marx, son principal défenseur, lui donnera un visage plus social.
Le succès de l’école de Nancy, principal foyer de l’Art nouveau en France, est aussi lié à son ancrage local. Renforcée par l’immigration des Alsaciens après la défaite de 1870, Nancy est alors une ville bourgeoise prospère. L’élite y apprécie ce goût moderne qui puise à la grande tradition du décor français. Jean-Baptiste Eugène Corbin, fondateur des Magasins Réunis, est le principal mécène de Gallé, Prouvé, Majorelle, Daum, Grüber ou Vallin. Le legs d’une grande partie de sa collection à la ville, en 1935, a permis la création du musée de l’École de Nancy, situé dans son ancien hôtel particulier.
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L’école de Nancy ou l’Art nouveau en Lorraine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : L’école de Nancy ou l’Art nouveau en Lorraine