MUSÉE

Le rideau tombe sur le musée des poupées

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2017 - 454 mots

Le musée parisien ferme ses portes le 15 septembre. Une partie de sa collection été mise en vente.

 Paris. À deux pas du Centre Pompidou, niché au fond d’une impasse, le Musée de la poupée, installé dans une bâtisse recouverte de végétation grimpante, ne manque pas de charme. Il fermera cependant définitivement ses portes le 15 septembre. Son directeur et locataire des lieux, Samy Odin, n’a plus la volonté de maintenir à flots ce musée privé, en perte de fréquentation.

C’est dans les années 1994 que le Piémontais d’origine a ouvert ce musée à Paris afin d’exposer la collection personnelle qu’il a rassemblée avec son père. En vingt-trois ans d’existence, le musée a connu « de bonnes années », grimpant jusqu’à 50 000 visiteurs annuels. Il faut dire que ses expositions temporaires sont nombreuses (trois par an, avec des prêts extérieurs) et que son parcours permanent, basé sur le fonds du musée qui comprend un millier de poupées, est renouvelé tous les trois ans. Mais les visiteurs ont chuté à 15 000 au cours des dernières années. « La faute aux attentats », déplore le directeur, même si ces derniers n’ont pas vraiment privé le musée de son public scolaire, l’établissement n’ayant jamais accueilli beaucoup de groupes en raison de l’étroitesse des espaces (six salles). Déficitaire, le musée nécessiterait aujourd’hui des travaux de remise aux normes pour rester ouvert au public. « Les normes ont changé depuis l’ouverture dans les années 1990, il faudrait notamment refaire les rampes destinées aux personnes à mobilité réduite », explique Samy Odin.

Plus de 500 modèles
Que va devenir la collection du musée, propriété de Samy Odin ? « J’aurais pu la céder à une collectivité si celle-ci s’était engagée à ouvrir un nouveau musée sur l’histoire du musée, mais aucune n’a été intéressée », explique-t-il. Aujourd’hui, les vitrines du parcours permanent présentent encore 500 poupées du XIXe et du XXe siècle, exposées de manière chrono-thématiques. Ici, des poupées en cire rappelant l’époque des Malheurs de Sophie, là une marraine de guerre de la Première Guerre mondiale ou les premiers poupons en Celluloïd… « Je vais garder le cœur de ma collection, à savoir les poupées les plus anciennes », explique Samy Odin, précisant qu’elles pourront faire l’objet d’expositions temporaires itinérantes. « J’ai déjà des sollicitations émanant de Corée, d’Italie ou des États-Unis », indique-t-il. Parmi les pièces les plus récentes, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, dont le propriétaire a décidé de se défaire, des lots ont déjà été vendus aux États-Unis début 2017. D’autres sont actuellement proposées à la vente depuis le site du musée ou via la boutique de l’établissement, dont la devanture est barrée du mot « soldes ». Beaucoup ont déjà été réservées par des collectionneurs qui pourront les récupérer à la fermeture définitive du lieu.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Le rideau tombe sur le musée des poupées

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