DAFEN (CHINE) [26.09.08] – La crise économique affecte le marché de l’art, même là où on ne s’y attend pas. Le village de Dafen, premier producteur de peintures à l’huile mondial, dont essentiellement des copies souffre de la récession.
Les peintures à l’huile de Dafen représentent 60% de la production mondiale. Ce village au sud de la Chine est connu pour ses répliques de tableaux, qui constituent 75% des œuvres qui y sont faites. Il exporte dans le monde entier des copies de Rembrandt, Monet, Warhol et autres, qui sont vendues pour une quarantaine de dollars pièce.
Les galeries prolifèrent dans cette banlieue de Shenzhen, mais depuis 2008, la crise du marché de l’art semble toucher même ceux qui ne font que le copier.
Wu Ruiqiu est le président de le Dafen’s art Association, qui regroupe 8000 artistes. « Les temps sont durs », se plaint-il. Les exports ont diminué d’un tiers cette année. La baisse de la demande a contraint les plus petites des 800 galeries de Dafen à fermer ; celles qui restent ont du brader leurs prix pour rester compétitifs.
85% des ventes de Dafen partent à l’exportation et les Etats-Unis sont le premier acheteur.
Le ralentissement économique aux Etats-Unis semble affecter le commerce avec Dafen. Wu ajoute que c’est la baisse la plus importante pour les exportations de ces artistes depuis l’épidémie de pneumonie atypique en 2003, qui avait considérablement réduit les flux de personnes et de marchandises en Chine du sud.
« Nos clients ne paient pas beaucoup pour les tableaux, donc nous ne pouvons pas beaucoup payer nos artistes, explique Wu. Certains d’entre eux gagnent à peine 30 dollars par toile, et les galeries prennent généralement une marge de 30% ».
Pourtant, Dafen reçoit un réel soutien de la part du gouvernement chinois. En 2004, le Ministère de la Culture a élu Dafen comme modèle pour les entreprises culturelles chinoises. En mai 2007, le gouvernement a déboursé 100 millions de yuan, soit presque 10 millions d’euros, pour financer la construction d’un musée à Dafen.
Les quelques artistes qui peignent des travaux originaux se résignent souvent, faute de clientèle. Ce sont évidemment les répliques qui se vendent le mieux.
« Dafen doit changer et devenir plus qu’un centre de contrefaçons », conclut Wu.
[Source Bloomberg]
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Le marché chinois des copies de tableaux en crise
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