Le maire de Londres confirme la destruction du célèbre Earls Court Exhibition Centre

La décision a été rendue, l’Earls Court Exhibition Centre sera démoli et devra désormais laisser place à un nouveau quartier d’habitations de 7 500 nouveaux logements haut de gamme. Situé dans le quartier est de Kensington, le bâtiment construit en 1937 par l’architecte américain Charles Howard Crane s’étend sur près de 6 000 mètres carrés et se caractérise par son architecture typique du style Art déco des années 1920-1930.

Charles Howard Crane a débuté sa carrière aux Etats-Unis dans les années 1920. Reconnu pour sa qualité de concepteur de bâtiment à l’excellente acoustique, il est à l’origine de nombreux théâtres et cinémas tels que le Warner Theater de Washington, le Fox Theater de Detroit, le Detroit Institute of Arts. La notoriété de l’Earls Court Exhibition Centre s’est notamment construite sur l’accueil d’évènements artistiques et de concerts mythiques (Pink Floyd, Queen, Madonna, Elton John, l’opéra Aida de Verdi, la cérémonie des Brit Award).

Sa destruction soulève une vague d’indignation auprès des habitants et le projet d’une nouvelle zone d’habitation est loin de faire l’unanimité. Habitants du quartier et élus locaux se sont déjà prononcés sur la question. C’est le cas notamment de Tom Copley, membre du parti travailliste à l’Assemblée, qui a fait part de son inquiétude quant à cette décision du maire qu’il juge « épouvantable ».

De son côté, Darren Johnson du « Green Party » (parti écologique), a déclaré qu’en soutenant ce projet, le maire de Londres condamnait ce quartier à devenir une résidence de « super-riches », gonflant ainsi les prix de l’immobilier. Un choix qui ne sera pas sans conséquences sur l’ensemble de la population du quartier.

Se disant conscient de la préoccupation des habitants, le maire de Londres a pourtant avancé que ce projet urbanistique est un atout pour le quartier et la ville. Le chantier devrait générer la création de 12 000 nouveaux emplois. Le promoteur du projet, Capco, annonce par ailleurs que le projet sera accompagné d’infrastructures culturelles, éducatives, de transport et de santé ainsi que d’un espace vert ce qui n’est pas négligeable pour une ville comme Londres.

Malgré les efforts de la communauté locale, les 3 000 signataires de la pétition, les tentatives d’inscription du bâtiment à la liste des monuments classés, la décision semble donc irrévocable.

Cette affaire n’est pas sans rappeler celle du très populaire Walthamstow Stadium dont le maire avait également décidé la destruction l’année passée. Bien connu du grand public pour ses courses de lévriers, de moto et de stock-car, ce stade également conçu dans les années 1930 est également voué à devenir un lotissement résidentiel.