PARIS [24.10.12] – Fort du succès rencontré lors de son premier appel aux dons de 2010, qui visait à l’acquisition de la toile de Lucas Cranach « Les Trois Grâces », le Louvre renouvèle l’opération. Le musée doit réunir 800 000 euros avant février 2013 pour acquérir deux statuettes d’ivoire constituant les pièces manquantes d’un ensemble gothique.
Le musée vient de lancer un nouvel appel aux particuliers afin d’acquérir deux statuettes médiévales en ivoire de petite dimensions, représentant respectivement Saint Jean et une allégorie de la Synagogue. Si la société des Amis du Louvre a déjà réuni plus d’un million d’euros pour financer l’acquisition de ces pièces estimées à 2,6 millions, le Louvre doit encore obtenir 800 000 euros avant début 2013 pour pouvoir les intégrer dans ses collections. Passé le 31 janvier 2013, le statut de Trésor National conféré aux statuettes par le ministère de la culture expirera, et leur vente à l’étranger deviendra possible, au risque de laisser un des chefs-d’œuvre du Louvre incomplet.
Car l’intérêt du musée pour ces deux statuettes est fondé. Les deux pièces d’ivoires dont il est question ne sont pas des œuvres isolées, mais constituent la partie manquante d’un ensemble plus important détenu par le Louvre, qui représentait originellement une descente de croix. Le musée avait acquis en 1896 quatre statuettes représentant la Vierge, Joseph d’Arimathie soutenant le corps du Christ et une allégorie de l’Église. Puis en 1947 les enfants du baron Robert de Rothschild font don au musée d’une autre statuette d’ivoire. L’œuvre est cependant mal interprétée – on y voit la représentation d’un prophète non identifié – et n’est pas identifiée comme une partie manquante de la scène. Il faudra attendre 50 ans avant que la conservatrice Danielle Gaborit-Chopin ne fasse le rapprochement, démontrant ainsi que la statuette « du prophète » représente en réalité Nicomède.
On savait cependant que la scène complète réalisée en 1270 comportait 7 personnages. Chercheurs et conservateurs étaient depuis longtemps convaincus que les deux pièces manquantes avaient irrémédiablement disparu, jusqu'à leur « découverte » en 2012 dans la collection privée de l’ingénieur Paul Corbin (1862 – 1848). L’enjeu de l’acquisition est donc la réunion des 7 statuettes créées il y a plus de 700 ans, qui permettrait de présenter au public un chef-d’œuvre de l’art gothique complet, qui n’a plus été admiré dans son intégralité depuis des siècles. La scène complète représentait Joseph d’Arimathie descendant le Christ de la croix au centre, la Vierge à sa gauche tenant la main de son fils, Saint Jean à sa droite pleurant la mort du messie. Nicomède est agenouillé devant Jésus. La banderole qu’il tient dans ses mains fut ajoutée par un restaurateur avant l’identification de la statuette, faussant involontairement sa signification. La scène est encadrée par les deux allégories féminines de l’Église et de la Synagogue. Cette dernière est représentée les yeux bandés, n’ayant pas reconnu le messie.
Comme il l’avait fait pour Les Trois Grâces, le Louvre a mis en ligne un site informant les internautes de l’histoire de l’œuvre et lui offrant la possibilité de faire un don en quelques clics. Les dons peuvent également se faire par courrier.
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Le Louvre lance un nouvel appel aux dons
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