Le jardin sous toutes ses coutures

Une exposition époustouflante qui réunit plus de cent œuvres (peintures, installations, vidéos et sculptures) de grande qualité couvrant quatre cents ans d’histoire de l’art. Erlend G. Hoyersten, le commissaire de l’exposition et directeur du Musée Aros, a conçu une manifestation en trois volets s’intéressant aux rapports entre l’homme et la nature, appréhendés à travers le prisme du jardin. Ce, de l’époque baroque au début du XXIe siècle. Le premier volet, intitulé « le passé », a investi deux étages du musée. Au niveau 5, le parcours, articulé en douze séquences, s’ouvre sur des grands dioramas présentant quelques-uns des plus grands parcs urbains du monde, dont Central Park. C’est un tableau de Nicolas Poussin (Paysage avec des voyageurs au repos, 1648) qui ouvre la séquence dédiée aux jardins à la française. Ce paysage symétrique, imprégné d’un ordre mathématique, dépeint une voie romaine ombragée coupant en deux le tableau. Suit une salle dédiée aux jardins à l’anglaise, puis une autre, baptisée « Nature sublime », qui réunit quelques chef-d’œuvres de la peinture moderne : un émouvant et mélancolique tableau d’Edvard Munch, paysage intérieur animé d’un souffle divin, un gracieux Gauguin (Adam et Ève, 1902) et un charmant Maurice Denis (Le Paradis, 1912). Passé la dernière séquence dédiée au Land Art, le visiteur pénètre, au niveau 1 du musée, dans l’ère de l’anthropocène, illustrée par des œuvres de grandes figures de l’art écologique dont Helen Mayer Harrison et Newton Harrison, Mark Dion et Olafur Eliasson. Les deux autres volets de l’exposition, inaugurés début juin, s’attachent à décrire, l’un le jardin au présent, en milieu urbain. L’autre, baptisé « le futur », les réactions de l’homme confronté à un environnement naturel devenu changeant et imprévisible.