Le grand trouble, c’est un peu comme la Samaritaine, on y trouve tout : du dessin, de la peinture, de la gravure, du numérique et de la sculpture, des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, décédés parfois… C’est un joyeux bazar qui se définit comme un nouveau « mouvement » artistique qui veut, écrit Frédéric Pajak, éditeur et dessinateur, « échapper aux étiquettes et aux carcans que l’on impose à l’art ».
L’intention est louable, puisqu’elle cherche à distinguer une production qui échappe aux courants – les mouvements n’existent plus – dominants. Et qu’est-ce donc qui permettrait de réunir sous une même étiquette la peinture figurative de Gilles Aillaud avec celle, abstraite, d’Ode Bertrand, les photomontages de Tomi Ungerer avec les gravures d’Anna Sommer, les dessins pleins d’esprit de Mix & Remix avec les photographies charbonneuses de Fauquet ? Justement, le fait d’échapper aux productions dominantes que l’on range sous l’appellation « art contemporain » ! Le grand trouble, c’est de l’art actuel mais anti-contemporain. Tous les artistes cités affichent un goût sincère et inébranlable pour leur pratique et défendent un certain savoir-faire – où le dessin prédomine –, tout en traçant un sillon solitaire qui ne répond pas aux attentes du marché. « Décloisonnement » est d’ailleurs le maître mot de ce projet qui s’incarne dans un livre (aux Cahiers dessinés) et un accrochage à La Halle Saint-Pierre. L’idée étant d’y voir un peu plus clair. Malheureusement, le projet ressemble plus à une réunion entre copains qu’à la naissance d’un mouvement, dont on peine à distinguer les contours. Le grand trouble étant le sentiment qui assaille le visiteur à la sortie de l’exposition.
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Le grand bazar
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Le grand bazar