Le Conseil d’Etat belge suspend la nomination de Vincent Meessen à la Biennale de Venise 2015

Le Conseil d’Etat belge a suspendu, dans un arrêt publié le mercredi 21 mai 2014, la décision de la ministre de la Culture Fadila Laanan de nommer l’artiste Vincent Meessen pour investir le pavillon national à la Biennale de Venise 2015. Le peintre Charles Szymkowicz avait déposé un recours en suspension en extrême urgence après avoir été évincé par le jury en avril dernier.

L’arrêt du Conseil d’Etat rapporte que le dossier de candidature déposé par Vincent Meessen ne répondait pas aux critères imposés par Fadila Laanan puisqu’il ne comportait pas de « curriculum vitae probant au vu des exigences de capacité technique ». Le CV du candidat aurait notamment dû attester de la participation à au moins deux expositions personnelles (l’une dans le pays de domicile de l’artiste et l’autre en dehors) présentées dans des musées ou centres d’art d’envergure internationale au cours des cinq dernières années. Vincent Meessen aurait également dû démontrer qu’il avait fait l’objet d’une monographie et avancer la preuve d’un certain attachement envers la communauté française (expositions ou études dans le pays).

Le Conseil d’Etat a invoqué comme second grief un manque d’objectivité de la part de certains membres du jury qui auraient été « prédisposés à favoriser Monsieur Meessen ». Parmi les 7 membres, 4 seraient proches de l’artiste ou auraient collaboré avec lui (expositions, conférences), sachant qu’un vote à la majorité simple suffisait à élire le représentant de la Belgique à Venise.

La ministre de la Culture avait pourtant modifié la procédure de sélection suite à un premier recours déposé par le même peintre, Charles Szymkowicz, contre le choix d’Angel Vergara pour représenter la Fédération Wallonie Bruxelles à la Biennale de Venise 2011. Après plusieurs années de procédure, le Conseil d’Etat belge avait donné raison au plaignant et rendu caduque la nomination d’Angel Vergara en 2013. Fadila Laanan s’était vu reprocher un manque de « transparence » puisqu’aucun appel à projets n’avait été lancé et aucun critère de sélection n’avait été clairement établi.

La ministre ne peut manifestement pas se permettre d’attendre un arrêt sur le fond puisque, la procédure étant longue, celui-ci viendrait trop tard (bien après la biennale de 2015). Selon La Libre Belgique, Fadila Laanan devra probablement recommencer la procédure en désignant un nouveau jury et en définissant plus précisément les critères de sélection.