PARIS [02.09.08] - Le choix de la ville française, lauréate du label Capitale européenne de la culture 2013 était prévu vers la fin de l’année. Mais une conférence de presse est maintenant planifiée le 16 septembre pour annoncer l’heureuse élue. L’enjeu politique peut-il influer sur la décision ?
Alors que le jury rencontre cette semaine les 4 villes candidates (Bordeaux, Toulouse, Lyon, Marseille), le tempo semble s’accélérer. Selon nos sources, une conférence de presse est prévue le 16 septembre prochain au ministère de la culture, à l’issue du grand oral des candidates, afin d’annoncer la ville française, Capitale européenne de la culture en 2013.
Cette accélération du processus vise sans doute à éviter la polémique qui avait animé la nomination du directeur de la Villa Médicis. C’est que les enjeux sont d’une toute autre dimension. Depuis le succès de Lille 2004, qui n’est pas pour rien dans la réélection de Martine Aubry, les élus ont bien compris l’importance de ce label. Or les prochaines élections municipales auront lieu seulement 1 an après l’année culturelle. 2 villes de droite Bordeaux et Marseille s’opposent à deux villes de gauche : Toulouse et Lyon.
Sur le papier, Toulouse et Marseille sont au coude à coude. A l’issu du premier tour, Toulouse avait obtenu la meilleure note technique tandis que Marseille avait mieux réussi son oral. Combattif jusqu’au bout, toute l’équipe toulousaine, coachée par son député-maire Pierre Cohen et le breton parisien Olivier Poivre d’Arvor, est venue rencontrer la presse parisienne le 1er septembre. Plus encore, la Ville organise une fête populaire du 1er au 14 septembre afin de montrer au jury sa capacité à rassembler les foules. Bordeaux qui souhaite rattraper son retard, avait, elle, organisé un pique-nique festif devant la mairie, lundi soir 1er septembre.
Contrairement à la nomination du directeur de la Villa Médicis, la décision appartient à un jury composé de 13 membres, 6 nommés par le ministre de la culture et 7 désignés par les institutions européennes. Et selon le décret du 15 mai 2007, « Le nom de la ville retenue est arrêté par le ministre chargé de la culture et le ministre des affaires étrangères, conformément à la recommandation du jury de sélection. » La décision doit être prise au deux tiers des voix, soit 9 jurés.
Au plan politique, la majorité actuelle préfèrerait nettement que le label soit attribué à Marseille ou Bordeaux où Alain Juppé et Jean-Claude Gaudin ont été réélus sur le fil, plutôt qu’à Toulouse que la gauche a ravi à la droite.
En supposant, pure spéculation, que les jurés français soient sensibles aux recommandations du ministre qui les a désignés, il faudrait que le gouvernement gagne à sa cause 3 des 7 jurés européens. A moins que le jury, considérant que les dossiers se valent, désignent 2 villes et laisse le soin au ministre de trancher.
Mais quelque soit l’heureuse élue, la culture sortira gagnante de cette saine compétition. Il sera en effet difficile aux élus des villes non retenues de revenir sur certains équipements et projets annoncés à leurs administrés.
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Le choix de la Capitale européenne de la culture 2013 sera annoncé le 16 septembre 2008
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