La Royal High School de la capitale écossaise menacée par un projet immobilier

Le bâtiment néoclassique de 1829 conçu par l'architecte Thomas Hamilton domine la ville écossaise depuis Calton Hill, site classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Voisin du siège du parlement, il est menacé par différents projets immobiliers qui ont vu le jour ces dernières années.

Dans un premier temps, les promoteurs Urbanist Hotels et Duddingston House Properties souhaitaient ouvrir un hôtel de grand luxe : la proposition comprenait la démolition partielle du bâtiment existant, et la construction de deux ailes additionnelles pour accueillir les clients. Après un premier refus de la municipalité en 2015, le projet avait ensuite été revu à la baisse. Se chiffrant alors à hauteur de 75 millions de livres (83,7 millions d'euros), il avait malgré tout été rejeté fin août 2017.

À ce premier projet immobilier s'oppose un second, qui refait surface. Les promoteurs rivaux proposent un projet moins coûteux s'élevant à 35 millions de livres (39 millions d'euros). Ce second projet qui a l'aval des défenseurs du patrimoine consiste en un réaménagement de la Old Royal School pour accueillir la Saint Mary's Music School.

Mais pour William Gray Muir, président de l'association Royal High School Preservation Trust, « il est clair que les deux candidatures échouent complètement à remplir les critères légaux de ce qui est admissible concernant un monument protégé » selon le Guardian. L'agence gouvernementale écossaise de protection du patrimoine avait d'ailleurs officiellement fait objection aux deux projets immobiliers. Cependant, mercredi dernier, le gouvernement écossais s'est déclaré prêt à étudier les deux projets proposés.

Urbanist Hotels et Duddingston House Properties se sont alliés à Ann Fauld, spécialiste en aménagement de l'espace. L'experte écossaise, influente, a par exemple permis à Donald Trump de construire un complexe de golf dans l'Aberdeenshire, dans le nord-est de l'Écosse, sur un site pourtant légalement protégé par le label Site d'intérêt scientifique particulier… Les promoteurs ont d'autre part ajouté un versant culturel à leur projet, proposant d'installer des bars et restaurants à l'intérieur du bâtiment du XIXe siècle mais aussi des espaces d'exposition destinés aux artistes écossais.

David Orr, président d'Urbanist Hotels, affirme que son entreprise « est déterminée à faire revivre un bâtiment qui n'est pas parvenu à trouver une fonction sérieuse et viable depuis presque cinquante ans. » La partie adverse, représenté par le Edinburgh World Heritage (EWTH), ne l'entend pas de cette oreille ; les détracteurs du projet immobilier y voit une altération majeure du site classé.