Difficile de trouver un point commun aux créations des designers Radi. Depuis leur rencontre aux Ateliers-ENSCI en 1992, Laurent Massaloux, Olivier Sidet et Robert Stadler (Florence Doleac a récemment quitté le groupe) ont su jongler avec les codes et les références dans des domaines et disciplines très variés, parfois en groupe, parfois en solo. Pour Schweppes, Ricard, Issey Miyake, Cartier, la galerie Sentou ou encore la Mairie de Paris (la fontaine de l’an 2000 de St-Michel et du parvis de Notre-Dame), ces jeunes créateurs de trente-cinq à trente-sept ans ont conçu des objets, meubles et scénographies décalés et fantaisistes qui plaisent par leur gaieté et leur exubérance. « Nous n’avons surtout pas de charte ni de style formel, ni de domaine préféré, mais un imaginaire mis en commun. On échange des idées, on débat, on construit. C’est selon nos intuitions et nos personnalités. » Et des personnalités, ils en ont, eux qui ont créé la banquette en forme de chien (Whippet Bench, 1998), la voiture équipée d’un airbag extérieur pour protéger les piétons (POC, People Oriented Car, 2001), ou encore, tout récemment, une « recette » pour fabriquer soi-même un soutien-gorge comestible en chamallows (pour le magazine Jalouse). « On nous voit souvent comme des créateurs ludiques et décalés, mais on fait les choses sérieusement, et des choses sérieuses aussi, notamment du design industriel comme le plateau-repas pour la classe tempo d’Air France. » Leur nom, Radi, n’est-il pas d’ailleurs aussi bien un mot sonore et amusant avec lequel ils ont joué (radi-cal, radi-made) que l’acronyme de Recherche-Autoproduction-Design Industriel ? Connus du public grâce à deux expositions phare, à la galerie Emmanuel Perrotin en 1998 et à la fondation Cartier en 1999, ceux qui ont reçu le titre de « Créateurs de l’année 2000 » par le Salon du meuble à Paris ont fait le tour du monde. On les a notamment vu à New York, à la galerie Sandra Gering, pour une exposition très attendue mais malheureusement mal programmée le 8 septembre 2001. Aujourd’hui, ils sont fiers d’avoir touché à autant de domaines et souhaitent toujours une chose, « finalement basique : créer une chaise ou une lampe pour un éditeur italien ».
www.radidesigners.com Exposition : galerie de l’école supérieure des Beaux-Arts, MARSEILLE (13), 41 rue Montgrand, VIe, jusqu’au 23 janvier.
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La radi mode, radi-cal, radi-mode
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°554 du 1 janvier 2004, avec le titre suivant : La radi mode, radi-cal, radi-mode