La photographie, un objet sans limite

L’impression de photographie sur des vêtements ou des objets fonctionnels, de décoration ou de souvenir est devenue banale sans que l’on se pose la question sur l’origine de ces pratiques et usages ou de son évolution. Le flash-back d’Anne-Céline Borey y remédie. « Dès le début de la photographie, on assiste à un bouillonnement d’expérimentations », dit-elle. « On cherche l’inaltérabilité des photographies. Les premiers essais émaillés sur porcelaine garantissaient par exemple une tenue. » Louis-Alphonse Poitevin, inventeur du tirage au charbon en 1855, essaie ainsi de perfectionner les émaux photographiques au travers de quelques créations. Et l’attachée à la documentation et conservation préventive du musée, qui signe sa première exposition en solo, de reconstituer l’histoire de l’objet photographique depuis le premier brevet déposé en 1854 par les peintres Pierre-Michel Lafon de Camarsac et Léon Joly. De la pièce unique, rare, précieuse et intime des débuts, au basculement dans la production de masse induit par le numérique qui permet d’imprimer tout sur tout support et pour tout usage, chacun raconte son époque. Portrait d’un proche, d’un homme illustre, souvenir d’un lieu ou commémoration, il a pris des formes insoupçonnés, elles-mêmes génératrices d’un kitschissime assumé, y compris quand il s’agit de commémorer le 11 Septembre ou de battre campagne pour Obama.