L’exposition des œuvres de Peter Martensen à la Maison du Danemark reprend, dans une version plus réduite, celle présentée cet été au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne.
Pour ceux qui n’auraient pas eu la curiosité d’aller voir ses précédents accrochages à la Galerie Maria Lund, à Paris, voilà donc l’occasion de découvrir cet artiste danois et sa peinture surréalisante « classique » – le mot est de la conservatrice danoise Merete Sanderhoff. Pourquoi « classique » ? Parce que, s’il faut rechercher des influences à la peinture à l’huile de Martensen, mieux vaut aller voir du côté de la peinture de Vilhelm Hammershøi que de l’héritage d’Asger Jorn. Sa peinture représente en effet des personnages (beaucoup d’hommes) vêtus de blouses médicales blanches, évoluant dans des intérieurs déshumanisés ou inquiétants. Sortes de rats de laboratoire, ils semblent ne rien faire, ou si peu, de passionnant. D’ailleurs, ce ne sont pas « des » hommes, mais « un » seul peint plusieurs fois sur une même toile. Martensen a emprunté à Hammershøi la palette réduite, voire monochrome – pour évacuer sans doute tout sentimentalisme et référence directe au monde –, le temps suspendu, la solitude et le profond mutisme des personnages, mais il y a ajouté une dose d’absurde, de celle, métaphysique, d’un Magritte. Ses peintures sont de petits théâtres de marionnettes où rien ne se passe, mais où l’on devine que se joue l’histoire, la grande – celle, tragique, du procès de Nuremberg (Aktstudie, 1996) ou des expériences nazies de Mengele (La Leçon, 2008) – et la triviale – la place de l’homme dans un monde en piteux état. Parfois, une feuille s’envole du tas de paperasse qui jonche le sol, passant d’un tableau à l’autre. Une note d’espoir ? On veut en tout cas le croire.
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La peinture métaphysique de Peter Martensen
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Peter Martensen, Akstudie, 1996, huile sur toile, 190 x 240 cm, Vejte Kunstmuseum, Danemark © Photo Yves Bresson
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : La peinture métaphysique de Peter Martensen