Bruxelles (Belgique)

La peinture hantée d’Angel Vergara

Musées royaux des beaux-arts Jusqu’au 2 juillet 2017

Par Pauline Vidal · L'ŒIL

Le 23 mai 2017 - 210 mots

C’est entre la peinture et la vidéo qu’Angel Vergara slalome depuis de nombreuses années, questionnant la puissance des images.

Il a notamment représenté la Belgique lors de la Biennale de Venise en 2011, sous le commissariat de Luc Tuymans. D’origine espagnole, l’artiste belge présente actuellement dans une salle des Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles cinq « tableaux vidéos » qui confirment sa capacité à creuser ce sillon. Cette nouvelle proposition, hypnotique, est inspirée par les cinq conférences que donna Baudelaire lors de son passage à Bruxelles en 1864. Chaque projection résulte d’un même dispositif : une superposition de peintures sur verre et d’images animées issues d’archives ou tournées par lui-même. L’effet ainsi obtenu est fantomatique. Les coups de brosse de peinture se superposent à des images en mouvement, comme si la peinture appelait sans cesse une autre image dans un jeu de correspondances infinie. Dans un élan proche de l’hallucination, on croit tour à tour percevoir les paysages quasi abstraits de Turner, les expériences chromatiques de Monet à Giverny, la chute des damnés, la grande histoire des portraits du XIXe siècle… Angel Vergara semble nous rappeler combien la peinture est hantée par une multitude d’images qui se télescopent et se superposent. Une image est toujours plus que ce que l’on voit.

« Angel Vergara, From Scene to Scene »,
Musées royaux des beaux-arts de Belgique, salle Bernheim, rue de la Régence 3, Bruxelles (Belgique), www.fine-arts-museum.be

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : La peinture hantée d’Angel Vergara

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