LAUSANNE (SUISSE) [16.06.11] - A Lausanne, un procès vient de s’ouvrir pour trafic de faux tableaux. Le trafic aura duré 3 ans et concerné 120 tableaux de Braque, Léger ou Van Dongen. Le procès met en cause 7 accusés et durera 15 jours.
Le 15 juin 2011, le vol d’un Giacometti a été instruit par le Tribunal correctionnel de Lausanne. Cette infraction, qui avait été commise par un couple chez une retraitée, date de 2007. A l’époque, les deux complices s’étaient introduits dans la maison de la dame âgée afin de remplacer le vrai tableau par un faux. Mais la victime s’était aperçu du vol et avait alerté la police. Menée par un spécialiste en œuvres d’art (qui s’était illustré dans l’affaire Breitwieser), l’enquête a depuis permis de remonter la filière des faussaires et de découvrir un important trafic.
Cette enquête conduira les policiers jusqu’au marchand d’art, qui avait acheté la toile pour 180 000 francs suisses (soit 150 000 euros environ), puis jusqu’aux quatre protagonistes ayant organisé le trafic. Ces derniers, un connaisseur en art et expert de Bosshard, un antiquaire chargé de réaliser les faux tableaux et deux chineurs chargés de les revendre, sont aujourd’hui les principaux inculpés. Dans cette affaire, ils auront à répondre d’escroquerie par métier et de faux dans les titres. Tandis que deux autres personnes comparaîtront pour le vol du Giacometti et qu’un antiquaire sera soupçonné de recel.
Au cours de ces investigations, plus de 100 tableaux ont été saisis, des faux « entiers », des faux « partiels », ainsi que quelques œuvres authentiques falsifiées. Entre 2005 et 2008, ce sont près de 120 faux tableaux qui auraient infiltré le marché suisse. Des œuvres de Bosshard, Braque, Léger, Van Dongen, Vlaminck, Pissarro ou encore Degas auraient ainsi été contrefaites pour plus de 400 000 francs suisses (330 000 euros).
L’expert des œuvres de Bosshard nie être l’instigateur du trafic. Si des problèmes financiers l’ont poussé à y participer, il n’est pas impliqué dans tous les faux tableaux retrouvés. Les œuvres de Bosshard représentent moins de la moitié des œuvres incriminées, a souligné son avocate Maître Elisabeth Chappuis. Pour cette dernière, en outre, l’escroquerie n’est pas réalisée. « Des professionnels devaient se rendre compte qu’il s’agissait de faux. Avec un minimum de vérification, cette affaire n’aurait jamais pris pareille ampleur ».
Trois galeries genevoises et un antiquaire lausannois siègent comme partie civile à ce procès. Ils représentent la vingtaine de victimes lésées par ce trafic, des professionnels du marché de l’art suisse principalement. Dès mercredi ou jeudi, le tribunal devrait se pencher sur le trafic de faux tableaux proprement dit. Le procès est prévu pour durer deux semaines.
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La justice suisse tente de démêler une importante affaire de faux tableaux
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Abonnez-vous dès 1 €Tribunal fédéral de Lausanne - © photo Roland Zumbühl - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0