La dernière ferme parisienne menacée par un projet immobilier

Rue de la Tombe-Issoire, dans le 14e arrondissement de Paris, un promoteur immobilier et des défenseurs du patrimoine se disputent, depuis plus de dix ans, un site classé monument historique. Celui-ci comprend la dernière ferme de la capitale ainsi que des carrières médiévales. En référé, le tribunal administratif vient d’ordonner la suspension de l’autorisation de travaux accordée par le préfet. Le juge ayant estimé que le projet immobilier était « susceptible de porter atteinte à l’intégrité du monument », rapporte le journal Le Monde.

Depuis 2003, ce site de près de 2 700 m², qui compte aussi les restes d’un aqueduc gallo-romain et d’un pavillon néo-renaissance, est la propriété de la Société française d’études et de réalisations immobilières (Soferim). Plusieurs demandes de permis de construire ont été déposées, afin de restaurer certaines parties du site et d’y construire des immeubles. L’autorisation de travaux contestée envisage la rénovation des carrières et la création de logements.

Un collectif de défense dénonce une « pseudo-restauration » qui servirait en fait à poser les « fondations d’immeubles neufs ». Des offres de rachat et de revalorisation auraient été formulées par des fondations désireuses d’implanter dans le quartier une ferme bio ou des équipements culturels. La Soferim dément et entend se pourvoir en cassation. Et comme le précise Le Monde : en attendant, les lieux se détériorent.