PARIS [15.02.12] – La candidate d’EELV a dévoilé son programme présidentiel lors du meeting de Roubaix samedi 11 février. Celui-ci est depuis disponible en intégralité sur son site Internet. La culture, considérée avec les savoirs scientifiques comme un « bien commun », y fait l’objet de trois propositions. PAR SUZANNE LEMARDELÉ
Un texte accessible en un clic, cinq thèmes, cinq propositions par sous-thème, la transparence que la candidate Eva Joly revendique pour son projet présidentiel se reflète dans le mode de communication de son programme. La culture y est traitée dans la section « Une République de l’égalité ». Elle fait l’objet de trois propositions parmi cinq qu’elle partage avec la recherche et l’enseignement supérieur sous le titre La création : un bien commun pour une démocratie vivante.
Pas de mesures précises concernant le patrimoine, les musées ou les monuments historiques comme chez Marine Le Pen par exemple, mais plutôt une réflexion sur les méthodes de décision en matière de politique culturelle et sur les modes de transmission de la culture. Lors de son déplacement à Nantes le 18 janvier dernier, la candidate avait déjà défendu sa vision d’une culture plus démocratique, affranchie à la fois de la domination de l’industrie culturelle et de celle d’un pouvoir politique trop centralisé.
En premier lieu, Eva Joly propose donc d’organiser régionalement des « états généraux des droits culturels » afin de débattre d’une réforme de l’emploi artistique. À Nantes, la candidate s’était notamment prononcée pour la défense du statut d’intermittent du spectacle. Elle envisage également d’appliquer le taux super réduit de TVA « aux œuvres écrites, littéraires, artistiques et philosophiques ». Une nouvelle fiscalité de l’art qui aurait pour but de favoriser la circulation des biens culturels « art et essai ». Toujours dans un but de transmission, une revalorisation de l’éducation artistique est prévue. Elle passerait évidemment par le système scolaire mais également par les collectivités territoriales, afin que toutes les générations en bénéficient.
Outre ces trois propositions, la culture sort parfois du chapitre qui lui est attribué pour croiser d’autres thématiques. L’encouragement des activités artistiques et culturelles fait par exemple partie de son projet pour l’école. Au chapitre « Service public », Eva Joly propose d’abroger la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux et de « corriger les errements de la RGPP ». Une mesure qui concernerait, entre autres, certains musées français où la révision des politiques publiques a entraîné des suppressions de postes suivies de manifestations.
La position d’Eva Joly sur l’Hadopi ne figure pas non plus dans la sous-partie de son programme dédiée à la création, mais dans celle consacrée à la « garantie des libertés publiques », illustration de l’importance que la candidate accorde à la question de la réglementation d’Internet. La candidate d’EELV prône la liberté en informatique, tant pour les logiciels que sur le web, et se prononce donc pour l’abrogation de la loi Hadopi et la légalisation du partage non marchand. Une contribution d’un milliard d’euros à laquelle participeront les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) et les internautes « à hauteur de leurs moyens » sera instaurée pour soutenir la création. Dans la même optique, Eva Joly s’était exprimée à Nantes contre la création du Centre national de la Musique (CNM), que le gouvernement actuel espère mettre en place au printemps 2012.
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La culture sur le site de la candidate Eva Joly
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Abonnez-vous dès 1 €Eva Joly - © photo EvaJoly2012 - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0