En 1997, sur mission du ministère de la Culture, Alain Fleischer crée à Tourcoing le Studio national des arts contemporains du Fresnoy.
En sortiront plusieurs générations de plasticiens et de cinéastes, dont Hicham Berrada, Mohamed Bourouissa, Damien Manivel ou Benjamin Nuel. À Paris, le vingtième anniversaire de cette « Villa Médicis high-tech » donne lieu à une double célébration, sous forme d’un colloque au Collège de France du 5 au 7 septembre, et d’une exposition au Palais de Tokyo avec pour commissaires Alain Fleischer et Claire Moulène. Intitulée « Le rêve des formes », celle-ci convoque artistes et scientifiques autour d’une thématique large, et embrasse l’incertitude jusque dans son titre polysémique (à quelles formes rêve-t-on ? à quoi rêvent les formes ?). Présentée comme contrepoint à la manie contemporaine de la narrativité, la question des formes ouvre en effet au premier chef sur une série de métamorphoses. D’où la citation de Victor Hugo qui sert de fil à l’accrochage : « Tout se déforme, même l’informe. » L’informe qui jalonne le parcours de l’exposition, c’est en l’occurrence celui d’une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, oscillant entre redécouverte de la place de l’homme dans l’écosystème et horizon posthumain. Les œuvres et pièces scientifiques présentées au Palais de Tokyo abordent la question des formes selon cette polarité. D’un côté, l’exploration de la plasticité du vivant croise séquençage du génome humain, morphogenèses et formes autoorganisées. De l’autre, l’horizon esquissé par les biotechnologies et la révolution informatique agrège mutants et créatures hybrides – jusqu’au vertige d’un « univers sans l’homme » et la possibilité de formes rêvées par les plantes, les animaux ou quelque intelligence artificielle.
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La croisée des formes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : La croisée des formes