Depuis qu’elle s’est éveillée, la Chine n’a de cesse d’occuper le terrain artistique. Il faut bien dire que, millénaire, elle ne manque pas de trésors toutes périodes et disciplines confondues.
Invitée cette année du Festival international du film d’animation d’Annecy, elle est l’hôte du château de la capitale haut-savoyarde jusqu’au début de l’automne. Intitulée « Chine, art en mouvement », l’exposition qu’on y découvre est riche tout à la fois d’enseignement et de plaisir esthétique. Répartie en cinq salles, sur deux niveaux de la magnifique bâtisse médiévale, elle conjugue avec justesse animation traditionnelle et création contemporaine, malgré une scénographie alourdie par des panneaux documentaires par trop prégnants. Toutefois, son mérite et son intérêt sont d’inviter le visiteur à mesurer du même coup l’incroyable développement d’un pays et d’une culture ouverts au monde. Passés les fondamentaux de l’animation des années 1950-1960, laquelle en appelle aux techniques convenues du dessin, du papier découpé et des poupées, les œuvres rassemblées témoignent des influences les plus diverses d’une modernité, voire d’une esthétique post-moderne, qui n’a pas échappé aux créateurs chinois. Tandis que surréalisme et onirisme sont à la source du travail de Ye Linghan, les photos anciennes colorisées dont se servent Lei Lei et Thomas Sauvin renvoient le regard au pop art. Alors que le monde fantastique de Geng Xue acte sa fascination pour la porcelaine « bleu et blanc », celui qu’imagine Yang Yongliang se joue de la combinaison entre architecture et technologie contemporaines pour composer d’étonnants paysages montagneux façon Shanshui. Constituée d’un défilement de dessins à l’encre de Chine accompagnés d’une bande de sons urbains, Ink City de Chen Shaoxiong brosse de Shanghai une vision singulière, à la manière d’un carnet journalier. Économie de moyens et efficacité plastique le disputent hautement chez lui au débordement compulsif et au symbolisme quelque peu désuet de Sun Xun, pourtant considéré comme un maître en matière de dessin d’animation.
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La Chine qui s’anime
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Abonnez-vous dès 1 €Lei Lei et Thomas Sauvin, Hand Colored, 2016, technique mixte sur toile, photo : Leil Lei et Thomas Sauvin
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : La Chine qui s’anime