La calculette GAVEL : un convertisseur automatique d’enchères

Les ventes publiques aux enchères sont un peu comme la partie émergée de l’iceberg. Dans un marché des plus opaques, ce sont celles qui offrent le plus de transparence parmi toutes les transactions. Et pourtant, les maisons de ventes aux enchères brouillent également les pistes dans les chiffres qu’elles communiquent.

Felix Salmon, journaliste financier-chroniqueur, a mis au point un outil qui pourrait aider à y voir plus clair : la calculette de conversion GAVEL - pour « Generate Auction Valuation Extra Levy ». Cette calculette est disponible gratuitement via le site internet d’actualités et de nouvelles tendances Fusion.net, également chaîne de télévision.

Les « buyer’s premium » ou frais acheteur sont déterminés discrétionnairement par les maisons de ventes. Par exemple, chez Christie’s en France, après la vente, outre le prix d’adjudication (« prix marteau »), l’acheteur doit s’acquitter des frais de 25 % H.T. sur les premiers 20 000 euros, 20 % H.T. au-delà de 20 000 euros et jusqu'à 800 000 euros et 12 % H.T. sur toute somme au-delà de 800 000 euros. Autant dire que, pour un enchérisseur dans le feu des enchères, il est difficile de calculer le prix réel dont il devra s’acquitter auprès de l’opérateur de ventes volontaires.

Il pourra désormais se munir de la calculette GAVEL. Sur une interface sobre et simple, l’utilisateur est invité à choisir une maison de ventes aux enchères parmi les 27 proposées. Point négatif : seules les maisons de ventes internationales Christie’s, Sotheby’s et Phillips sont recensées. A Paris, l’application est donc restreinte aux vacations des deux premières sociétés. Puis il suffit d’inscrire soit le montant « prix marteau » de l’enchère (afin d’obtenir le prix de l’œuvre frais compris), soit a posteriori le montant frais compris afin d’avoir connaissance du montant « prix marteau » de l’œuvre.

Dans un sens comme dans l’autre, l’application est fort utile. Le fait que les maisons de ventes aux enchères n’incluent pas les frais dans leurs estimations alors qu’elles le font systématiquement lorsqu’elles communiquent sur les montants adjugés tronque la compréhension du marché. Une œuvre présentée comme ayant été vendue au-dessus de son estimation haute ne l’est en réalité pas forcément si l’on soustrait les frais du montant communiqué.

« GAVEL ne démystifie pas tout ce qui se tracte dans le marché de l’art – loin de là » précise Felix Salmon. « Mais il apporte son aide au niveau de l’arithmétique basique, permettant aux enchérisseurs de passer moins de temps à se préoccuper des chiffres et de réfléchir davantage à l’art ».