Publiée en 2012, La Bibliothèque, la nuit de l’écrivain canadien Alberto Manguel puise dans l’histoire, l’architecture ou la philosophie la matière d’une errance érudite et subjective dans l’univers des bibliothèques – à commencer par celle de l’auteur, dont il se demande comment classer, organiser, enrichir les quelque 30 000 volumes.
Virtuose et passionnant, l’essai est vite devenu une exposition virtuelle, mise en scène au Québec en 2015 par Robert Lepage et sa compagnie Ex-Machina. Jusqu’au 13 août, la BnF accueille à son tour l’événement, et l’enrichit d’un préambule dédié à l’imaginaire des bibliothèques, où s’agrègent dans un va-et-vient entre la matérialité de l’objet-livre et l’immatérialité du savoir, entre la rigueur diurne et le désordre nocturne, entre le rêve et le cauchemar, la « bibliothèque de marbre » de Wolfgang Kubach et Anna Maria Kubach-Wilmsen, une collection d’ex-libris, les gravures de Boullée et les cachots de Piranèse, ou encore une sérigraphie de Viera Da Silva et des évocations du Nom de la rose… Cette entrée en matière ouvre sur une expérience immersive aussi instructive que fascinante. Grâce à un casque 3D, le visiteur y est invité à découvrir successivement dix bibliothèques réelles et imaginaires, dont celle, détruite et reconstruite, de Sarajevo, ou celle, légendaire, d’Alexandrie, que la scénographie place au fond des mers… Nourriture pour l’imaginaire, la réalité virtuelle mobilisée pour l’événement jette forcément un éclairage sur le devenir des bibliothèques, à l’heure où celles-ci numérisent leurs volumes et confient aux ordinateurs le soin de les organiser…
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La bibliothèque en immersion
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : La bibliothèque en immersion