De bout en bout de sa carrière de photographe, des années 1920 jusqu’à 1960, Albert Renger-Patzsch s’est tenu à ce principe : « Ne pas tromper sur la vérité des faits, mais montrer l’essentiel, tel devrait être notre principe, quel que soit l’objet que nous photographions ».
Portraits de plantes, d’arbres, d’animaux, d’outils ou de paysages, sa conception n’a pas dévié d’un iota, que ce soit dans la prise de vue ou dans le tirage si parfait, si riche dans son nuancier de gris qu’il frôle l’épreuve ratée. C’est l’objet photographique qui détermine le principe constructif de la prise de vue ; la limpidité de la structure visuelle qui gouverne la composition.
La tête de la couleuvre enroulée sur elle-même, l’œil grand ouvert, est l’une des plus célèbres photographies de son livre légendaire Die Welt ist Schön (Le monde est beau) qu’Albert Renger-Patzsch aurait préféré titrer Die Dinge (Les choses). C’est justement ce titre, « Les Choses », qu’a retenu Sérgio Mah pour parcourir l’œuvre du célèbre photographe allemand, figure majeure la Nouvelle Objectivité.
Mais « Les choses », recensement méthodique des beautés de la nature ou du monde construit par l’homme, ne forment qu’un volet de la production photo de Renger-Patzsch qui a tant influencé par la suite Bernd et Hilla Becher et leurs élèves de l’école de Düsseldorf. La place accordée aux paysages industriels de la Ruhr et à ceux d’Essen, où en 1929 Renger-Patzch s’installe, élargit la topographie de la modernité qu’il dresse. Les photographies d’Essen détruites après les bombardements de 1943, peu connues comme bien des photographies de l’exposition, annoncent la fin de cette période. Le retour aux paysages, aux arbres, aux pierres, source définitivement l’élan vital d’un homme pour survivre à la catastrophe. Ces différentes facettes, le catalogue (édition Mapfré/éditions Barral) les détaille dans une série de textes forts instructifs, en particulier sur l’importance de Renger-Patzsch pour la photographie allemande après la Seconde Guerre mondiale.
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La beauté des choses selon Renger-Patzsch
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : La beauté des choses selon Renger-Patzsch