Mathieu Pernot a rencontré la famille Gorgan lors de ses études à l’École nationale supérieure de la photographie à Arles, achevées en 1996.
Les portraits des enfants réalisés au Photomaton de la gare et, plus généralement, de ceux de la communauté rom à laquelle les Gorgan appartiennent, ont constitué un premier corpus d’images complété par la découverte aux archives départementales des Bouches-du-Rhône des carnets anthropométriques des familles internées au camp de Saliers par le gouvernement de Vichy. Depuis, et pendant vingt ans, Mathieu Pernot a suivi l’élargissement de la famille Gorgan. Un album de famille avec ses joies et ses peines s’est constitué. Objet de l’exposition des Rencontres d’Arles et d’un livre aux éditions Xavier Barral, ce socle de portraits et de films s’élargit à l’Hôtel des arts de Toulon à l’histoire de cette communauté opprimée, fichée et internée dans des camps durant la Seconde Guerre mondiale. Sommiers de lit aux pieds repliés recouverts d’une simple couverture, fragments d’un baraquement du camp de Rivesaltes, vidéo documentant leur prélèvement ou mur recouvert de reproductions de photographies de carnets anthropométriques, et aussi fiches de renseignements concernant « les nomades » du Var : chaque pièce se fait l’écho de l’autre, y compris à l’étage réservé à la famille Gorgan et aux portraits inédits de communautés roms réalisés en Roumanie par Mathieu Pernot, en 1998, et objet eux aussi d’un ouvrage, mais aux édition Filigranes. Dans ces portraits en noir et blanc, Mathieu Pernot montre là encore son talent de portraitiste et son désir d’aller à l’encontre des représentations et des discours habituels sur les Roms.
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Johny, Ninaï, Rocky, Giovanni et les autres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Johny, Ninaï, Rocky, Giovanni et les autres