PARIS - Surtout connu pour son pétrole et son caviar, l’Azerbaïdjan a décidé de faire la promotion de ses artistes contemporains.
De même que les ressources naturelles du pays, l’art actuel azéri dispose encore d’une belle marge de progression, comme en témoignait l’exposition d’un jour qui s’est tenue à l’hôtel d’Évreux (Paris-1er) le 21 avril. Mehriban Aliyeva, l’épouse du président azerbaïdjanais, est venue en personne inaugurer l’exposition, à l’occasion d’un dîner où le numéro deux du groupe pétrolier Total figurait en bonne place dans la liste des convives, au côté du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Ambassadrice de bonne volonté à l’Unesco, la First Lady dirige aussi en son pays la Fondation Heydar Aliyev, qui intervient à la fois dans l’éducation, la santé et la culture. Elle prête ainsi assistance aux personnes réfugiées à la suite du conflit qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabagh, province azérie sécessionniste. Le conflit, qui a donné lieu à des massacres en 1991-1992, n’est toujours pas réglé.
Dans ses déclarations, elle a tenu à souligner l’importance des relations bilatérales avec la France, où « elle essaie de monter des manifestations culturelles de toutes sortes pour montrer la vraie image de l’Azerbaïdjan ». Il n’est pas inutile de rappeler que cette ancienne république de l’ex-URSS est dirigée d’une main de fer, depuis l’indépendance, par Heydar Aliyev, puis par son fils Ilham Aliyev. Et que l’Azerbaïdjan figure à la 152e place (sur 178) dans le classement 2010 de la liberté de la presse selon RSF. Peuplé en majorité de Musulmans, ce pays du Caucase du Sud revendique sa laïcité, comme le démontre la sélection d’une trentaine de toiles exposées à l’hôtel d’Evreux : scènes figuratives, nus féminins.
La France, de son côté, entend séduire ce pays situé à la frontière entre la Russie, l’Iran et l’Arménie. Un projet d’exposition itinérante, impulsé par le ministre français de la Culture, figurait au menu des conversations entre Mehriban Aliyeva et Frédéric Mitterrand. Intitulée « Plaisirs de France », cette exposition devrait rassembler une centaine de chefs-d’œuvre français du XVIe siècle à 1950 issus des musées régionaux. Elle fera halte au printemps 2012 au Musée des beaux-arts de Bakou, « où une équipe [d’administratifs français] se serait déjà rendue ». La Fondation Heydar Aliyev financera en grande partie l’exposition. Interrogée, la Réunion des musées nationaux, probable opérateur de la manifestation, n’a pas souhaité apporter de commentaire. Un an avant la manifestation, de nombreuses questions restent en suspens, relativement au montage financier de l’opération, à la nature des œuvres prêtées, et aux mesures de sécurité qui seront prises.
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Plaisirs de France en Azerbaïdjan
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°347 du 13 mai 2011, avec le titre suivant : Plaisirs de France en Azerbaïdjan