Affaire Daniel Wildenstein, suite

Une enquête préliminaire a été ouverte le 26 octobre à Paris après une plainte contre X déposée le 20 septembre par Sylvia Roth pour corruption passive et trafic d’affluence. L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique. Sylvia Roth accuse Guy Wildenstein d’avoir dissimulé au fisc et aux autres héritiers une partie de la fortune de Daniel Wildenstein – estimée à environ 4 milliards d’euros –, qui comprend des œuvres de Rembrandt, Bonnard, Courbet, Fragonard, Marquet ou Picasso.

Avec son frère Alec décédé il y a deux ans, Guy aurait conservé hors de la succession une importante partie du patrimoine placée dans des fonds hébergés dans des paradis fiscaux. L’avocate de Sylvia Roth, Claude Dumont-Beghi, pointe du doigt l’attitude des deux ministres du Budget successifs, Éric Woerth et François Baroin, qui n’auraient pas réagi à ses lettres les alertant sur cette fraude fiscale. Décoré de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy en 2007, Guy Wildenstein, grand galeriste new-yorkais, « est membre du Premier cercle [le groupe des plus riches donateurs de l’UMP, animé jusqu’en juillet par Éric Woerth], il a des appuis », a déclaré Claude Dumont-Beghi. Elle précise aussi que Guy Wildenstein a aidé Éric Woerth pour collecter des fonds lors de la campagne présidentielle de 2007. Depuis cet été, le conflit a éclaté au grand jour, certains médias, comme Rue 89, le qualifiant de « future affaire Woerth ».