La guerre des salons aura lieu à Londres début juin. Leur but ? Prendre la place laissée vacante par feue la foire Grosvenor House Art & Antiques Fair, sabordée l’an dernier. Le prétendant le mieux placé semble être Masterpiece, organisé conjointement du 24 au 29 juin par le marchand Mallett et le joaillier Aspreys dans les anciens Chelsea Barracks.
Avec cent vingt exposants, parmi lesquels les Londoniens Dickinson et Eric Franck, ou le Parisien Dumonteil, la foire Masterpiece propose aussi grands vins et voitures de collection. En tablant ainsi sur le haut du marché et l’art de vivre, le salon n’est pas sans rappeler la Millionnaire Fair à Moscou. Mais, crise oblige, il n’a pas réussi à rallier les marchands de luxe. Sa concurrente Art Antiques London, lancée du 10 au 16 juin par Anna et Brian Haughton dans les jardins de Kensington Gardens, mise sur soixante exposants et y agrège l’ancienne International Ceramics Fair.
La London International Fine Art Fair (Lifaf) organisée à Olympia (4-13 juin), propriété de David Lester, était longtemps restée dans l’ombre de Grosvenor. Le salon reprend du poil de la bête avec cent quatre-vingts exposants, mais, d’après les rumeurs, les défections iraient bon train. Certains marchands auraient eu du mal à digérer la hausse des tarifs de stands depuis la reprise en mains du salon par Lester. Quasiment aux mêmes dates, du 3 au 6 juin, la nouvelle « West London Art & Antiques Fair » prend pied au Kensington Town Hall. Sa cible diffère toutefois des autres compétiteurs, puisqu’elle vise des objets proposés entre 50 et 50 000 livres sterling (57 800 euros).
Londres pousse le bouchon
Deux autres événements prétendent ouvrir des niches dans la capitale du Royaume-Uni : la Russian Fair, lancée l’an dernier et rebaptisée « Russian, Eastern & Oriental Fine Art Fair » (9-12 juin), et le Pinta 2010 Art Show (3-6 juin), spécialisé sur l’art latino-américain. La première n’avait pas vraiment convaincu le public londonien. Si la manifestation s’adressait alors aux 400 000 Russes vivant à Londres, elle a élargi cette année son spectre à l’Asie tout entière. Car, selon son directeur, Peter London, Londres compte à elle seule plus de marchands d’art asiatique que le reste de l’Europe et les États-Unis réunis. On s’étonne toutefois de ne pas trouver dans la liste les meilleures galeries d’art russe comme À la Vieille Russie, laquelle préfère participer à Masterpiece.
Les marchands d’art asiatique ne sont pas non plus très renommés. Ce qui n’est pas bon signe… Bien qu’organisée dans un quartier peu attirant, Earl’s Court, Pinta (3-6 juin) semble s’être taillé d’emblée une place, en attirant pour sa première édition le Londonien White Cube et la Berlinoise Sprüth Magers.
Ce foisonnement n’est pas sans rappeler le dernier mois de mars à Paris, où les amateurs ne savaient plus où donner de la tête entre Art Paris Guests, le Pavillon des arts et du design, les deux salons de dessin et leurs foires off. Londres pousse le bouchon encore plus loin avec la tenue de quatre salons au moins se disputant le même marché, celui des antiquités. Or aucune ville ne peut absorber autant d’événements voisins. À se demander si les organisateurs de foire songent vraiment aux intérêts des marchands et des collectionneurs…
Le site de la foire Masterpiece
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Foisonnement de foires à Londres
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°326 du 28 mai 2010, avec le titre suivant : Foisonnement de foires à Londres