Architecture : SANAA à Lausanne

Élégance architecturale

Par Gilles de Bure · Le Journal des Arts

Le 2 février 2010 - 373 mots

Luxe, calme et volupté… Sur les bords du lac Léman, en Suisse, l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est une sorte de havre de sérénité.

Ne pas se fier à ce silence apparent, loin de toute agitation : l’EPFL est classée, ex aequo avec Cambridge, au premier rang des universités européennes pour la technologie, l’ingénierie et les sciences informatiques.

Dix mille étudiants, professeurs et chercheurs s’en partagent l’excellence et les aménités. S’y développe, notamment, un programme phare, le « Blue Brain », qui étudie la possibilité de créer un modèle virtuel des fonctions biologiques complexes du cerveau…

Un nouveau bâtiment, qui sera inauguré le 22 février, prend actuellement place sur le campus : une longue bande ondulante de 160 mètres, très ouverte sur la nature, pensée comme un « environnement pleinement dédié à l’étude ». Soit 37 000 mètres carrés au sein desquels se mêlent espaces d’étude, bibliothèques, centres de documentation et d’information, lieux d’échanges et de rencontres, restaurants et cafés.

Le tout nouveau « Rolex Learning Center », puisque tel est son nom, est financé à la fois par l’État et un groupe d’entreprises leader (Crédit suisse, Nestlé, Logitech, Losinger, Novartis, Sicpa) mené par Rolex, qui en est le principal contributeur. Rien d’étonnant à cela : en Suisse ce type de financement est monnaie courante ; et les relations entre Rolex – au mécénat actif – et l’EPFL, en matière de science des matériaux et microtechnologies, sont constantes.

C’est à l’équipe japonaise SANAA, composée de Kazuo Sejima et Ryue Nishizawa, que l’on doit cette architecture fluide dont l’enchaînement des pentes douces, des terrasses, des patios, des ouvertures, des piles quasi invisibles, exalte la complexité structurelle et la simplicité esthétique.

Une écriture savante, mais toute de retenue, qui met admirablement en scène l’interaction entre le bâtiment, l’usage et l’environnement extérieur. Soit une architecture intimiste, pudique et néanmoins étonnamment sociable. On reconnaît bien là la manière SANAA qui a donné, entre autres, la tour Dior à Tokyo (2003), le Musée du XXIe siècle à Kanazawa (Japon, 2004) ou encore le New Museum of Contemporary Art à New York (2007). SANAA, au sommet de son art et de sa maîtrise à Lausanne, et dont on attend, à l’horizon 2012, l’antenne du Louvre à Lens (Pas-de-Calais).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°318 du 5 février 2010, avec le titre suivant : Architecture : SANAA à Lausanne

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