Terrible destin que celui de Frédéric Bazille. La balle prussienne qui, en 1870, a eu raison des 29 ans du \"rapin\" et poussé son corps dans une fosse commune près de Beaune-la-Rolande a également occulté son indéniable apport à l’aventure impressionniste.
À une œuvre hélas réduite à une centaine de peintures, dessins, pastels et aquarelles, Michel Schulman consacre un ouvrage savant que côtoie un catalogue raisonné où figurent plusieurs œuvres inconnues à ce jour. On y retrouve Frédéric Bazille dans la plénitude de son travail.
Celui qui devait devenir "l’inséparable et généreux ami de Monet et de Renoir" a d’abord cultivé sa passion artistique naissante auprès d’Alfred Bruyas. Ce mécène, fier de ses Delacroix, Courbet, Corot ou Millet, avait transformé sa vaste demeure montpelliéraine en "musée". Le jeune Bazille, qui ne rêvait que de couleurs alors que ses parents le voyaient médecin, s’y rendait en voisin.
Face à une si tenace inclination, son père finit par transiger. À Paris, Frédéric recueillait les conseils de quelques peintres tout en poursuivant ses études à la faculté de Médecine, où il n’était guère assidu, préférant se réjouir au milieu d’une quarantaine d’élèves de la liberté qui prévalait dans l’atelier de Charles Gleyre, peintre de genre et d’histoire. Il noua de durables amitiés avec trois de ses camarades : Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley.
Cette époque fut aussi riche de rencontres avec Boudin, Jongkind, Cézanne, Pissarro, Guillaumin, Fantin-Latour, Zola, Manet, Whistler, etc. Michel Schulman en restitue le précieux climat grâce à des correspondances inédites, des documents photographiques et une moisson de faits soigneusement recoupés.
Michel Schulman, Frédéric Bazille, 412 pages, 329 illustrations dont 75 en couleurs, les éditions de l’Amateur - éditions des Catalogues raisonnés, 790 F
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Michel Schulman, Frédéric Bazille
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Michel Schulman, <em>Frédéric Bazille</em>