Pour célébrer le quatrième centenaire de la naissance de Pierre de Cortone, Rome consacre au peintre baroque une importante rétrospective au Palazzo Venezia, ainsi qu’une exposition d’art graphique répartie entre l’Académie Saint-Luc et la Chalcographie nationale. Un Carnet de croquis provenant de la collection Livio Odescalchi et Christine de Suède y sera présenté au public pour la première fois.
ROME. À l’occasion du quatrième centenaire d’un des plus illustres représentants du baroque romain, la Ville éternelle organise une série de manifestations consacrées à Pietro Berrettini, dit Pierre de Cortone. Les deux sites contigus de l’Académie Saint-Luc et de la Chalcographie nationale présentent à partir du 30 octobre des œuvres graphiques, tandis que le jour suivant s’ouvre au Palazzo Venezia la grande exposition organisée par la Surintendance aux Biens artistiques et la municipalité de Rome. Enfin, un congrès international se tiendra à la Biblioteca Hertziana, du 12 au 15 novembre. Première rétrospective depuis 1956, l’exposition monographique du Palazzo Venezia propose en une soixantaine de toiles une révision critique de Cortone. Elle se fonde notamment sur les révélations apportées par les récentes restaurations de fresques, en particulier celle de la voûte du Palais Barberini, peinte en 1639, qui est considérée comme l’un des pivots de la rhétorique baroque (lire le JdA n° 32, février). La décision prise par Cortone, vers 1612, de se rendre à Rome pour y compléter sa formation constitue le tournant de sa carrière. Il y demeurera jusqu’à sa mort, littéralement fasciné par la Ville éternelle. Nulle part ailleurs, il n’aurait pu élaborer ce style d’où est issu l’un des courants porteurs de la culture figurative baroque. Sa manière déterminera jusqu’au siècle suivant la production picturale. “Le paradoxe d’un talent comme Pierre de Cortone, explique le commissaire de l’exposition Anna Lo Bianco, c’est la très lente et graduelle évolution de son langage expressif. Il est resté longtemps enraciné dans la manière toscane. Sa personnalité ne prend un caractère vraiment identifiable que dans le courant des années 1630. C’est justement ce trait de son itinéraire artistique que nous nous sommes efforcés de suivre avec attention”. L’exposition débute par les toiles de son maître, Baccio Ciarpi, et les pionniers du creuset romain baroque, parmi lesquels Rubens, Lanfranco et le Guerchin. Sont ensuite présentées les peintures de la main de Cortone, provenant de collections du monde entier. Le parcours se poursuit avec une étude comparée d’œuvres de l’École cortonesque. Il se clôt par deux sections, consacrées l’une aux dessins d’architecture, l’autre à des sculptures et à leurs ébauches.
Un carnet de croquis jamais exposé
L’autre axe de l’exposition est fourni par les documents relatifs au décor du Palais Barberini, avec six feuillets préparatoires (sur les vingt-cinq connus de façon certaine) et divers dessins autographes. Chaque croquis est présenté en regard d’œuvres plus achevées afin de montrer la totalité du processus de création. Le rapport d’étroite collaboration entre Cortone et Ciro Ferri s’y trouve également illustré. Deux cartons autographes dessinés pour les tapisseries Barberini complètent le tout. Enfin, une section est réservée au cycle décoratif du Palazzo Pitti, le plus gros chantier du peintre hors de Rome.
PIERRE DE CORTONE, 31 octobre-10 février, Palazzo Venezia, via del Plebiscito 118, Rome, tél. 39 6 679 88 65, tlj sauf lundi 9h-14h, dimanche 9h-13h.
PIERRE DE CORTONE ET LE DESSIN, 30 octobre-10 février, Académie Saint-Luc, Piazza Accademia di San Luca 77, Rome, tél. 39 6 679 88 50.
PIERRE DE CORTONE ET LE DESSIN, PROBLÉMATIQUE AUTOUR D’UN CARNET, 30 octobre-10 février, Chalcographie nationale, via della Stamperia 6, Rome, tél. 39 6 69 98 01, tlj 9h-13h, 16h-19h, dimanche 10h-13h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Rome célèbre Cortone
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Rome célèbre Cortone