Le Fonds régional d’art contemporain s’interroge sur sa vocation, son statut et son implantation.
AMIENS - Après les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) de seconde génération, allons-nous vers ceux de troisième génération ? Tel est le rêve d’Yves Lecointre, directeur du Frac Picardie. Celui-ci aimerait transformer cette structure en institut à vocation nationale, référent pour le dessin. L’idée consiste à renforcer la collection actuelle de mille dessins par des dépôts du Fonds national d’art contemporain (Fnac), mais aussi de collectionneurs privés. Cette future institution développerait un axe fort autour du dessin mural, dont le Frac possède une douzaine de pièces. Elle se doterait d’archives, d’un centre de formation pour la conservation et la restauration des dessins muraux et d’un centre de ressources relatif aux techniques employées. « Il faudra créer une économie partenariale nouvelle en prenant en considération les collectivités associées à notre action, et aussi des acteurs privés », déclare Yves Lecointre. L’interrégionalité s’accompagnerait d’un appel au mécénat. Récemment, le Frac a reçu pour la première fois un don en numéraire, des collectionneurs Daniel et Florence Guerlain pour l’achat d’une feuille de Cameron Jamie. « L’idée d’un institut spécialisé dans le dessin est excellente, d’autant que la Fondation de Mesnil, au Texas, est en train d’en créer un. On est prêt à aider cette structure si elle se met en place », confient les Guerlain.
Hypothèses multiples
La balle est dans le camp de la région et de l’état. « Pour l’heure, ce n’est pas à l’ordre du jour, déclare Alain Reuter, vice-président du conseil régional de Picardie, chargé de la culture. On ne voit pas comment le partenariat avec le privé pourrait se faire. » Pour Marie-Christine de la Conté, directrice régionale aux Affaires culturelles, « il y a d’autres sujets prioritaires concernant l’implantation et le statut juridique du Frac ». En effet, celui-ci dépend pour l’heure de l’Office culturel régional de Picardie, organisme voué à disparaître prochainement. L’état penche davantage pour un statut associatif, tandis que la région aimerait plutôt un établissement public de coopération culturelle (EPCC) regroupant le Frac et l’école supérieure d’art et de design d’Amiens. « On peut arriver à un compromis. Il n’y a pas de guerre de tranchée », affirme Alain Reuter. Depuis plusieurs années, la question de l’implantation pose aussi problème. Dans un premier temps, le Frac devait être redéployé à échéance 2007 dans un bâtiment conçu par Toyo Ito à l’angle du boulevard Faidherbe et de la rue du Défontaine, à Amiens. Des associations de riverains s’y sont vertement opposées, inquiètes de la suppression d’un parking public dans le processus de réaménagement. Face au net dépassement de l’enveloppe budgétaire du projet, les collectivités ont changé leur fusil d’épaule. Le Frac devait alors prendre pied en 2008 dans la halle de la Sernam derrière la gare d’Amiens. Mais la découverte de défaillances au niveau du béton a soudain rendu ce projet très coûteux. D’autres hypothèses sont à l’étude, comme l’ancrage dans un bâtiment près de la cathédrale ou dans la friche industrielle des Saints-Frères, à Fixecourt, à vingt kilomètres d’Amiens. Autant de pistes qui devraient être clarifiées d’ici le mois de juin.
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FRAC Picardie : mue en vue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°302 du 2 mai 2009, avec le titre suivant : FRAC Picardie : mue en vue