Pour la première fois de son histoire, le personnel du British Museum s’est mis en grève. Il proteste contre les suppressions de postes annoncées par la direction.
LONDRES (de notre correspondant) - Le British Museum (BM) a été fermé le 17 juin toute la journée en raison d’une grève, en protestation contre des licenciements économiques. Cette grève est une réponse à la décision du musée de réduire son personnel de 1 100 à 950 personnes, dans le cadre de son plan de restrictions budgétaires de 6 millions de livres (9,27 millions d’euros). Le musée aurait dû accueillir plus de 10 000 visiteurs le jour de la grève et des milliers de touristes ont trouvé porte close et la place occupée par une centaine de membres du personnel. Selon Gareth Williams, conservateur du département des Monnaies et Médailles du Moyen Âge, mais aussi représentant des syndicats du musée, les coupes prévues sont “complètement inacceptables et toutes les grandes orientations des différentes activités du musée seront irrémédiablement touchées”. Bien que la protestation soit dirigée contre la direction, la grève n’en est pas un moins un “message clair demandant au gouvernement de financer comme il se doit les musées nationaux”.
Gareth Williams est convaincu que l’action a attiré l’attention du public et devrait inciter le gouvernement à reconsidérer sa position. La grève était organisée par les deux principaux syndicats – le Public and Commercial Services Union (pour les gardiens et le personnel administratif) et Prospect (pour les conservateurs et les directeurs) – qui, réunis, comptent 750 adhérents au BM. Les deux petits syndicats du musée (le Transport & General Workers’ Union et la FDA) n’ont pas pris part à la journée d’action, mais ont exprimé leur soutien aux grévistes. De ce fait, rares sont les employés qui ont travaillé ce jour-là. Le BM a publié un bref communiqué, “déplorant la gêne occasionnée”. La suppression de postes s’opérera par le biais de restrictions de recrutement, de restructurations, du “turn-over” normal du personnel et des départs volontaires, mais le musée reconnaît qu’il pourrait aussi y avoir des licenciements. Leur détail concernant 95 postes a déjà été notifié aux syndicats et d’autres suppressions dans le domaine de la sécurité et de la conservation/recherche scientifique devraient être annoncées dans le courant de l’été. “C’est avec le plus grand regret que nous nous voyons dans l’obligation d’annoncer des suppressions de postes”, a expliqué Christopher Jones, expert-comptable pour le BM.
Le ministère de la Culture, des Médias et des Sports a rejeté l’idée d’un accroissement à court terme des subventions accordées au musée. La ministre des Arts, Lady Blackstone, avance que, depuis 1997, le BM a bénéficié d’une augmentation de 14 % de ses subventions, mesure qui, associée à la nouvelle réglementation concernant la récupération de TVA, représente “en termes réels une augmentation de son financement de 4,7 %”. D’autres journées de grève pourraient être envisagées, mais sans doute pas avant l’arrivée de Neil MacGregor au poste de directeur du musée, le 1er août prochain.
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Le British Museum découvre la grève
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°152 du 28 juin 2002, avec le titre suivant : Le British Museum découvre la grève