Tefaf a fermé ses portes le 21 mars sur un bilan positif, malgré l’absence de pièces majeures.
MAASTRICHT - Toujours aussi luxueuse et fréquentée, la foire reflète le goût du jour. Certes, elle présentait des œuvres de très haute qualité – certaines plus fraîches que d’autres – mais la raréfaction des chefs-d’œuvre y est bien visible. Ceci s’explique en partie parce que le marché de l’art est un marché de l’offre : les vendeurs sont les décideurs et actuellement, ils sont frileux. « On est toujours à la recherche de chefs-d’œuvre et le remplacement est difficile », explique Franck Prazan (galerie Applicat-Prazan).
Significativement, plusieurs marchands en art ancien n’hésitent plus à proposer des œuvres contemporaines qui font de gros prix en ventes publiques, comme chez Tomasso Brothers (Londres), spécialisé dans la sculpture ancienne, qui montre un mouton noir plongé dans un aquarium de formol, de Damien Hirst. Amélie-Margot Chevalier (galerie Chevalier, Paris), dont il ne fallait pas manquer le stand, estime que « le mélange ancien, moderne et contemporain permet de réveiller les yeux ». Nicolas Kugel, qui a cédé dès l’ouverture une aiguière et son bassin, en forme d’autruche, de Max Weinold, d’Augsberg (vers 1690) au Metropolitan Museum de New York, note que « les gens étaient plus motivés pour acheter cette année ». Quant à la clientèle, elle est toujours plus internationale. « Lorsqu’un client entre sur le stand, on ne sait pas quelle langue il va parler : hongrois, espagnol, grec ? », souligne un exposant. En revanche, chinois et russes étaient absents. Les galeristes ont constaté un renforcement des clients américains, qui reviennent en force sur le marché.
Un plat yuan vendu 15 millions d’euros
Tefaf est aussi devenue le congrès international des conservateurs et directeurs de musées, en particulier américains. « Ce serait une erreur pour un conservateur de ne pas se rendre sur la foire », souligne Nicolas Kugel. La peinture ancienne et les antiquités classiques, points forts du salon, se sont bien vendues. « L’année dernière, le vernissage avait été gâché par la neige, empêchant les clients de venir. Mais cette année, tout va bien », explique Éric Coatalem (Paris). Même constat pour le design, mais les choses ont été plus difficiles pour l’art moderne et contemporain.
En art ancien, Otto Naumann (New York) a vendu Le Souper à Emmaüs, de Bernardo Strozzi (2,5 millions d’euros) ; une nature morte de Pieter Claesz (1638) a été acquise par un collectionneur américain pour 2,7 millions d’euros chez Bob Haboldt (Paris). La soupière du service Orloff (Koopman Rare Art, Londres), de Jacques-Nicolas Roettiers, s’est vendue 3,5 millions d’euros. Philippe Perrin, pour qui cette édition est « une grande année », cédait un buste de Canova par Adamo Tadolini au Rijksmuseum. Un collectionneur chinois a fait l’acquisition de l’une des pièces phare de la foire, un plat en porcelaine, dynastie Yuan (1279-1368) présenté par Littleton & Hennessy Asian Art, (Londres et New York) à 15 millions d’euros. François Laffanour (galerie Downtown, Paris) a cependant remporté un vif succès avec du mobilier de Pierre Jeanneret pour la ville de Chandigarh (Inde) vendant la table de conférence en teck de 1955.
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Tefaf 2014, encore une réussite
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°410 du 28 mars 2014, avec le titre suivant : Tefaf 2014, encore une réussite