Ferrare, Mantoue ou Vérone, laquelle de ces villes accueillera le futur « Centre Ermitage Italie », filiale du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg ? Mikhaïl Piotrovsky, le directeur de l’institution russe, s’est rendu au mois de mai en Italie. Le choix se fera d’ici à octobre en concertation avec le comité de direction et le comité scientifique de l’Ermitage, l’Agence fédérale de la culture et le ministère de la Culture russes.
En 2004, Mantoue était désignée pour accueillir la filiale italienne de l’Ermitage. Que s’est-il passé ?
Nous avions abouti à un accord avec Mantoue, mais, peu après, l’administration de la ville a changé. Entre-temps, d’autres villes se sont portées candidates. Il est toutefois encore nécessaire de réfléchir, car nous désirons une coopération étroite sur le plan scientifique et muséologique entre l’Italie et la Russie. Il s’agira non d’un simple espace d’exposition, mais d’un véritable centre de recherche. Nous possédons une vaste collection de peintures italiennes, dont seule une partie a été cataloguée. Nous souhaitons procéder à un nouveau catalogage en collaboration avec l’Italie et ses scientifiques, ses institutions, ses universités. Nous tenons également à instaurer des relations plus étroites avec les restaurateurs italiens, car nos deux pays ont une même tendance à conserver le plus possible.
Vous avez déjà ouvert d’autres filiales. Ces expériences sont-elles satisfaisantes ?
Nous avons des sièges à Amsterdam, à Londres (avec le Courtauld Institute à Somerset House), à Kazan (capitale du Tatarstan) et à Las Vegas. Nous souhaitons faire de l’Ermitage un patrimoine mondial. C’est pourquoi nous organisons des expositions dans le monde entier, et mettons en ligne les collections. Londres est un centre de recherche scientifique qui organise des congrès internationaux et des expositions. À Amsterdam, nous ne disposons que de cinq salles, mais bientôt nous bénéficierons d’un bâtiment plus vaste. À Las Vegas, nous organisons des expositions conjointement avec le Guggenheim et le Kunsthistorisches Museum de Vienne.
Ces « succursales » vous apportent-elles des profits ?
Bien sûr, même s’il ne s’agit pas de gros bénéfices. À Las Vegas, nous partageons les profits avec le Guggenheim ; à Londres, nous recevons une livre sterling sur chaque billet vendu ; à Amsterdam, un euro. Il serait plus avantageux financièrement d’exporter des expositions au Japon, mais ce n’est pas notre but. Il faut trouver le juste équilibre entre les aspects commerciaux et culturels.
En quoi consiste le nouveau bâtiment des réserves visitables, à Saint-Pétersbourg, qui abrite aussi un centre de restauration ?
C’est un bâtiment de six étages inauguré en 2003 auquel, d’ici à 2009, s’ajouteront deux autres. Il est doté de toutes les technologies pour conserver les collections dans les meilleures conditions. Grâce à une activité didactique très intense, nombreux sont ceux qui, après être venus au centre, se rendent au musée. On a fabulé sur les « réserves secrètes » de l’Ermitage. Il est maintenant possible de les visiter. Quant aux ateliers de restauration, ils traitent toutes sortes de pièces, sculptures, meubles, métaux, et peintures. Aujourd’hui, tout est accessible, et cela est sans doute la nouvelle façon d’exposer, propre au XXIe siècle.
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Mikhaïl Piotrovsky, directeur du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°240 du 23 juin 2006, avec le titre suivant : Mikhaïl Piotrovsky, directeur du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg