Il avait mis le feu aux portes de l'ex-KGB : l'artiste Pavlenski maintenu en détention

"La demande des enquêteurs visant à prolonger la détention de M. Pavlenski jusqu'au 6 avril a été acceptée", a déclaré la juge d'un tribunal moscovite, Natalia Larina.

Pour sa part, l'avocat de l'artiste, Dmitri Dinze, a souligné que son client "ne représentait aucun danger pour le public", et a annoncé son intention de déposer prochainement une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme.

L'artiste de 31 ans est actuellement incarcéré dans le centre de détention provisoire Boutyrka à Moscou, après avoir passé un mois pour une expertise à l'institut psychiatrique Serbsky.

Il avait été arrêté en novembre après avoir mis le feu aux portes en bois de l'imposant immeuble de la place de la Loubianka, à proximité du Kremlin, déclarant vouloir dénoncer le "terrorisme" des services de sécurité russes.

Il est accusé de "vandalisme motivé par la haine idéologique" et encourt trois ans de prison.

L'artiste a exigé une nouvelle fois vendredi de voir son délit requalifié en "acte terroriste", soulignant que la justice russe devait être "cohérente", en écho à la condamnation l'année dernière pour terrorisme de deux militants ukrainiens qui s'en étaient pris aux bureaux d'un parti prorusse en Crimée.

Coutumier des "performances" à message politique, Piotr Pavlenski est également sous le coup de poursuites judiciaires pour avoir brûlé des pneus à Saint-Pétersbourg en février 2014, en écho à ceux brûlés par les manifestants de la place Maïdan à Kiev, en Ukraine.

En 2013, Piotr Pavlenski s'était cloué, à travers la peau de ses testicules, sur les pavés de la place Rouge, face au Kremlin. En 2012, il s'était cousu la bouche en soutien aux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, arrêtées puis condamnées à deux ans de prison pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.