Gloire aux MOF

En guise de préambule, une série de portraits de mains, paumes ouvertes, entourent une Coupe du Travail de 1850 en biscuit de Sèvres, ornée de bas-reliefs allégoriques illustrant les relations entre l’art, l’artisanat et l’agriculture. Tradition et modernité, le propos, quelque peu didactique, est posé ; il servira tout le long du parcours la valorisation des savoir-faire à la française. Ainsi balisée, l’exposition réserve cependant quelques belles curiosités, comme ces quatre immenses panoplies d’outils en bois et métal, compositions abstraites sur fond rouge évoquant une civilisation que l’on aurait cru disparue, ou ces maquettes en bois façon maison de poupées réalisées à la fin du XVIIIe pour l’éducation des enfants du duc d’Orléans et représentant dans une troublante visée pédagogique des ateliers d’artisans – mise en abyme involontaire ? Haute joaillerie, broderie haute couture, taille de verre, horlogerie, plomberie, serrurerie, peinture sur soie, coutellerie… Vingt-cinq créations sélectionnées parmi celles présentées en 2015 au 25e concours des Meilleurs Ouvriers de France incarnent pour finir la virtuosité des lauréats qu’on observe à l’œuvre dans un film de trente minutes projeté dans la dernière salle. La passion qui les anime, elle, se communique lorsque la parole se joint au geste, lors des petites séquences de « MOF en scène » à voir le dimanche.