Françoise Livinec - Galeriste

Flanquée de son chien Fårö en hommage à Ingmar Bergman, la marchande d’art évoque l’influence du cinéaste sur sa destinée. « Il faut parfois s’éloigner de chez soi pour se retrouver », confie celle qui ne pensait pas renouer avec ses racines bretonnes avant d’assister aux funérailles du Suédois. « Mon père m’a appelée à ce moment-là pour m’annoncer que la maison de ma grand-mère à Huelgoat allait être mise en vente », raconte-t-elle. Incapable d’abandonner la propriété familiale, elle convertit le garage en lieu d’exposition, La Maison du lac. Un pari un peu fou pour cette Parisienne d’adoption qui a ouvert en 2004 une première galerie à Paris, loin des paysages minéraux et « mythologiques » de la Bretagne. Pourtant, face au succès de cette galerie improvisée et fascinée par le « territoire très singulier et universel de la forêt qui a inspiré de nombreux artistes dont le poète Victor Segalen », Françoise Livinec décide de racheter, en 2009, l’ancienne école municipale des filles pour la convertir en centre d’art. Chaque été, l’espace de 2 000 m2 accueille donc des expositions thématiques, mais aussi des rencontres littéraires. Créé en 2011, « L’été des 13 dimanches », manifestation parrainée par Mona Ozouf et Alain Rey, réunit des écrivains ravis de partager « la force de leur pensée et leur processus de création », se félicite-t-elle. Une prouesse saluée par plus de 10 000 visiteurs chaque année.