Fernand Lematte réhabilité

Et son beffroi est même devenu un monument emblématique du Nord-Pas-de-Calais. Un autre édifice sis à quelques encablures seulement, et tout aussi intéressant, n’a hélas pas bénéficié du même engouement : l’ancien Mont-de-Piété. Ce beau bâtiment flamand du XVIIe siècle mérite d’autant plus le détour qu’il abrite les collections municipales de peintures et de dessins anciens, dont Le Veilleur au chien de Georges de La Tour. Malgré des moyens modestes, ce charmant établissement mène par ailleurs une offensive politique d’acquisitions et d’expositions. Récemment, il s’est ainsi considérablement enrichi grâce à de généreuses libéralités.

Le Mont-de-Piété valorise actuellement la dernière grande donation en date, celle de quarante-deux œuvres de Fernand Lematte (1850-1929), consentie par ses héritiers en 2015. La présentation de ces tableaux et dessins, complétés par une trentaine de prêts, constitue la toute première exposition dédiée à cet artiste qui a connu le sort de nombreux Prix de Rome : porté aux nues de son vivant, mais rapidement oublié après sa disparition. On ne va pas se mentir, Lematte n’est pas l’artiste le plus inventif ni le plus charismatique de sa génération. Consciencieux élève de Cabanel, il possède cependant un solide métier et est l’auteur de quelques belles réalisations, dont Le Tireur d’épines et La Mort de Messaline. Il méritait donc largement d’être étudié et réhabilité.