Zéphir, un souffle d’énergie dans la peinture

Il se dégage la même énergie sereine de son auteure, Henriette Zéphir, dont on peut découvrir une soixantaine de compositions à la Collection de l’art brut. « Je suis un canal par lequel passe l’énergie », expliquait l’artiste, tout sourire et le regard pétillant, à Bastien Genoux et Mario del Curto, les réalisateurs d’un documentaire diffusé, en boucle, sur un écran. Henriette Zéphir (1920-2012) a commencé à peindre à l’âge de 41 ans sous la houlette de « son guide », Don Carlos, qui lui intima l’ordre de créer pour répartir les énergies à la surface de la terre et contribuer ainsi au rééquilibrage de celles-ci. Munie de ses mines de plomb, stylos à bille et encres de Chine, rehaussés à l’aquarelle et à la plume, elle « travaille dans l’occulte », à l’image des créateurs spirites Augustin Lesage, Laure Pigeon et Jeanne Tripier qui étaient convaincus d’être en relation avec l’au-delà.

Organisée par périodes chronologiques, l’exposition réunit une vingtaine d’œuvres acquises en 1966 par Jean Dubuffet auprès de l’artiste et une quarantaine d’autres compositions données ou prêtées par ses héritiers. Henriette Zéphir voulait que ses peintures soient curatives, réparatrices, protectrices, « utiles » avant d’être artistiques. La visée de celles-ci ? « Faire circuler les énergies déficientes, rétablir les équilibres dynamiques, restaurer l’harmonie (en soi-même, entre les êtres, dans l’univers) et la santé », explique Alain Bouillet, amateur et collecteur d’art brut, qui s’emploie depuis dix ans à faire rayonner son œuvre à travers expositions et publications.