Yinka Shonibare partage, avec Pipilotti Rist, Mariko Mori et de nombreux autres artistes en vogue, un intérêt pour un art qui était, il n’y a encore pas si longtemps, qualifié avec mépris de “identity art” (art de l’identité). Pourtant, les créations de Yinka Shonibare semblent se détourner de la gravité de certaines pièces à caractère politique, grâce à une ironie légère et plutôt pleine d’esprit. Le Musée d’Israël, à Jérusalem, lui offre sa première rétrospective intitulée “Double Dress” (jusqu’au mois de novembre). Yinka Shonibare vit et travaille à Londres, mais il a grandi au Nigeria avant de venir en Grande-Bretagne. Il réalise des sculptures, des installations et des photographies, dont il se sert pour inverser les rôles, notamment dans un contexte post-colonial. Par exemple, il s’est photographié habillé en dandy de l’époque victorienne (ci-contre, Dorian Gray, courtesy Musée d’Israël) pour une série de photographies qui a été diffusée sur les panneaux d’affichage du métro londonien. Les costumes, qui jouent un rôle primordial dans son travail, sont réalisés à partir de tissus dessinés par des stylistes hollandais et anglais, inspirés de batiks indonésiens, fabriqués dans des usines européennes et exportés vers les marchés africains où, comble de l’absurde, ils sont devenus les symboles de l’authentique et de la tradition. Yinka Shonibare essaye, par des images choc et des séries marquantes, de déjouer des stéréotypes raciaux fondés sur la couleur de peau. Son œuvre vise, comme il le déclare lui-même, “la génération South Park”. Son travail a notamment été présenté dans le cadre de l’exposition “Sensation !” – à la Royal Academy of Art de Londres –, au Andy-Warhol Museum de Pittsburgh et, plus récemment, à la Tate Gallery de Londres, au MCA de Chicago et au Science Museum de Londres.
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Yinka Shonibare et l’art de l’identité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°151 du 14 juin 2002, avec le titre suivant : Yinka Shonibare et l’art de l’identité