Christopher Williams s’est fait connaître au début des années 80 par un travail basé sur l’utilisation d’images d’archives. Sortie de son contexte et réorganisée dans des séquences nouvelles, toute photographie documentaire produit sa propre critique, marquée par le fantôme d’une objectivité sans faille. Pas étonnant dès lors que cet artiste américain ait été l’élève de Michael Asher, puis de John Baldessari et Douglas Huebler, autant d’artistes des années 70 qui ont fondé leurs pratiques artistiques sur une reconnaissance des stéréotypes des représentations sociales. Christopher Williams a étendu son étude sur la malhonnêteté de la vision et des systèmes de représentation tels qu’ils existent aujourd’hui. Dans Tokyo, 14 avril 1993, à l’intérieur d’un studio professionnel, il confie une jeune femme à une équipe afin qu’elle soit habillée et maquillée comme pour figurer sur la couverture d’un magazine féminin. Une fois l’icône installée, Christopher Williams produit des vues en léger décalage par rapport aux stéréotypes des photographies de mode. Ce travail, comme beaucoup de ses pièces, déconstruit la représentation des faits et des objets tels qu’ils apparaissent dans notre espace public et dans nos journaux. La pensée de Christopher Williams s’articule essentiellement sur des données historiques, sur l’exubérance des signes du commerce, sans pour autant s’abandonner aux modèles de l’analyse sociologique. Il refuse la fatalité de l’aliénation sociale.
Plus logiquement, il se considère comme le témoin privilégié de transformations qu’il présente sous une forme lyrique dans l’espace de l’art : la galerie, lieu du commerce et de l’exposition.
Galerie Marian Goodman, jusqu’au 17 avril.
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Williams, malhonnête virtuellement
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Williams, malhonnête virtuellement