Passé le panneau d’avertissement « attention : dromadaires » placé à l’extérieur de l’exposition, un poisson fossile de cent millions d’années accueille le public.
De ce cœlacanthe trouvé dans le Sahara d’Algérie, témoignage de la présence ancienne de la mer, au chameau à une bosse apparu avec la progression de l’aridité, le visiteur est invité à un voyage passionnant en zone désertique. Dans une scénographie particulièrement inventive et originale, l’exposition retrace l’histoire géologique du désert du Sahara, montre par des reconstitutions, des objets, des vidéos, des photographies, des animaux naturalisés, la diversité des paysages et la richesse des ressources naturelles, la multitude d’espèces qui y ont vécu ou y vivent, la culture de ceux qui le peuplent. « S’adapter ou mourir », telle est la devise. Les vies sont soumises à des conditions extrêmes et à un combat quotidien : la recherche de l’eau. Certains animaux parviennent à survivre sans boire, grâce à différentes stratégies : le guépard se désaltère au sang de ses proies, l’antilope oryx puise dans les plantes qu’elle mange. Au retour tant attendu de la pluie, les roches se couvrent de fleurs éphémères et les dunes peuvent verdir en quelques jours. L’exposition montre à la fois la beauté d’un monde disparu – une importante section est consacrée à l’art rupestre saharien, apparu il y a dix mille ans, et aux découvertes fondamentales de l’explorateur Henri Lhote –, et les réalités d’aujourd’hui, avec une large ouverture sur l’avenir. En traversant l’oasis recréée, bercé par le rassurant bruit de l’eau qui coule, en visitant une habitation de Timimoun où il ne manque que le thé ou en partageant un instant la vie des Touaregs au son de leurs chants de fêtes, le visiteur suit un parcours envoûtant où il apprend une multitude de choses. Au terme de ce périple, le monde réel apparaît encore plus beau que celui que l’on pouvait imaginer.
« Saharas d’Algérie, à la découverte des paradis inattendus », PARIS, Muséum national d’histoire naturelle, galerie de Botanique, jardin des Plantes, 10 rue Buffon, Ve, tél. 01, 30 avril-12 octobre, cat. 98 p., 18 euros.
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Voyage au cœur du désert saharien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Voyage au cœur du désert saharien