« Vogue Paris » fait son défilé

Le focus aujourd’hui sur VogueParis, le premier du genre, développe chronologiquement l’histoire du magazine de mode. Les 1007 couvertures placées en préambule offrent un amusant débobinage des mannequins, vedettes de cinéma, princesses qui ont fait la une. Excepté Alfred Hitchcock, Nelson Mandela ou le dalaï-lama, les hommes sont les grands absents, mais pas au niveau des signatures des photographes. Riche en documents d’archives, explications et vintages, l’exposition décline l’évolution du contenu du magazine, de ses débuts en 1920 à nos jours. Plusieurs fils de l’histoire peuvent être déroulés. Se concentrer sur les photographies de mode met en lumière différentes périodes au cours desquelles plusieurs générations de photographes bousculeront les codes de la représentation, Vogue Paris jouant dans ce registre un rôle aussi important que le bureau de New York. Les années 1920 à 1955 écrivent ainsi quelques-unes des plus belles pages. De Man Ray, Horst P. Horst à Robert Doisneau, Sabine Weiss ou Henry Clarke, les approches collent à la vision de leurs auteurs. Les années 1955-1980, avec leur incandescence portée par Guy Bourdin, William Klein, Irving Penn, Helmut Newton, Richard Avedon, David Bailey, Jeanloup Sieff ou Patrick Demarchelier, insufflent leur audace. Jusqu’en 2000, d’autres photographes comme Peter Lindbergh, Dominique Issermann, Jean-Baptiste Mondino ou Mario Testino prendront la relève, avant que les stylistes assoient leur pouvoir et inscrivent l’image davantage dans une tendance visuelle commune à d’autres magazines que dans l’éclosion de signatures révolutionnaires dans leur approche de la mode.