Vladimir Skoda bat le fer

C’est le cas de Pierre Houdé, peintre de l’école de Rouen, et de Charles Maurin, artiste de la fin du XIXe siècle, dont les feuilles de dessins sont pour la première fois exposées. Le musée a également invité deux artistes contemporains. Gilles Marey propose une grande fresque dessinée de son obsession pour la méduse. Il s’est amusé à présenter dans le parcours d’exposition permanente deux tableaux dans le style ancien, comme cette nature morte à la méduse. Vladimir Skoda a, lui, choisi un lieu particulier de la ville faisant écho à son travail du fer : le Musée de ferronnerie Le Secq des Tournelles. Quarante-trois œuvres y sont présentées, depuis ses années étudiantes dans la classe de César jusqu’à la plus récente, créée il y a deux mois. « Obsédé par l’alchimie de la matière », comme il le dit lui-même, Skoda cherche la forme par le travail même de frappe, de fonte, de gravure et de damasquinage, attendant que celle-ci vienne d’elle-même. Après les formes simples largement influencées par Brancusi, la sphère s’impose en 1988. Pure, posée à même le sol et polie à partir des années 1990, elle se pare des plus grands oxymores, de l’infiniment grand d’une planète à l’infiniment petit de l’atome et de l’apparente légèreté d’un matériau lourd et industriel. La plus achevée dans cette recherche des contraires et des fausses apparences est certainement cette boule d’acier qui flotte dans le mercure liquide.